Le nombre des sénateurs qui participent à cette audition montre bien tout l'intérêt que nous portons à la parole du grand spécialiste de la politique de la ville que vous êtes : c'est vous qui l'avez réinventée, et votre plan de cohésion sociale avait bien relancé la dynamique. Difficile de poser des questions quand l'état de l'art a été dressé... On sent que vous avez le recul lié au fait que, après avoir occupé des responsabilités territoriales comme nationales, vous avez acquis un regard très clair, très objectif, sur ce qu'il conviendrait de faire. Certes, nombre d'acteurs publics ont pris leur part et apporté leur contribution, et la synthèse dépassait largement les quartiers, comme vous l'avez rappelé. Le résultat a été une réinterrogation des outils existants, créés au travers du plan de cohésion sociale.
L'ANRU représentait à l'origine un projet global pour un territoire identifié comme devant aller au-delà du droit commun, disposer d'un coup de projecteur, de moyens et d'ambitions considérables, et non pas de cataplasmes sur des jambes de bois. L'idée était de remettre ces quartiers au coeur de la ville, au coeur de la société, dans toutes ses dimensions. La politique de la ville comme vous l'aviez imaginée, avec un volet humain, de cohésion sociale, a-t-elle apporté des solutions ? Les contrats de ville ont été une solution, mais la rénovation urbaine touchait aussi à la mobilité et aux équipements publics. La vision globale est-elle toujours présente dans le nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU) ? Celui-ci ne se concentre-t-il pas un peu trop sur la question des logements, et moins sur une appréhension globale ? Cette nouvelle politique de rénovation urbaine vous semble-t-elle tenable ? Comment imagineriez-vous une relance, une dynamique nouvelle ? Il faut aussi regarder comment des territoires qui n'étaient pas dans ces logiques-là peuvent y trouver leur place. Quel pilotage préconisez-vous ? Comment articuler les outils ?