Nous avons le plaisir d'accueillir le gouverneur de la Banque de France, M. François Villeroy de Galhau. C'est devenu une tradition : après une longue période consacrée à l'examen du budget, notre échange de début d'année est l'occasion de faire le point sur le contexte macroéconomique et les principaux sujets économiques et financiers.
L'an dernier, nous évoquions les incertitudes qui jalonnaient l'année 2019, au premier rang desquelles le Brexit et les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine. Les conditions sont désormais réunies pour une sortie ordonnée du Royaume-Uni de l'Union européenne dès la fin du mois, tandis que la publication de l'accord conclu entre les États-Unis et la Chine est attendue aujourd'hui même.
En 2019, les marchés actions ont battu des records aux États-Unis et en Europe. Il faut sans doute y voir le signe de la nouvelle donne macroéconomique résultant de la prolongation de taux bas. Ce contexte doit être davantage pris en compte, comme le soulignait le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) concernant l'assurance-vie.
Tout porte à croire que les taux bas se prolongeront : la nouvelle présidente de la Banque centrale européenne (BCE) n'a pas remis en cause cette orientation, tandis qu'une nouvelle baisse des taux directeurs pourrait être annoncée au Royaume-Uni. Vous nous direz quels sont les effets de recomposition entraînés par ce contexte de taux bas et comment les prendre en compte.
De façon plus immédiate, le ministre de l'économie et des finances a indiqué hier que la grève n'aurait qu'un impact limité sur la croissance et l'emploi, reprenant une information de même nature de la Banque de France. Partagez-vous cet optimisme, alors que nous en sommes à la sixième semaine de mobilisation et que la fin d'année est traditionnellement marquée par un pic de consommation, a priori malmené par ce contexte ?