Monsieur Mohamed Soilihi, je me suis rendue à Mayotte justement parce que je voulais me rendre compte concrètement des difficultés de ce territoire très attachant. C'est un département où nous avions des problèmes pour recruter du personnel, si bien que la directrice territoriale a tourné un film pour présenter Mayotte et ses spécificités. Cela a très bien marché et nous réussissons maintenant à recruter plus facilement, ce qui nous a permis de renforcer les équipes éducatives. Par ailleurs, nous avons récemment décidé d'augmenter le nombre de postes dans les équipes d'insertion.
J'ai constaté sur place que les jeunes étaient en effet confrontés à des conditions difficiles qui génèrent de la délinquance. Le comportement de ces jeunes est souvent préoccupant tôt, mais en même temps ils répondent très bien, lorsqu'ils sont pris en charge. Ils sont par exemple très demandeurs des activités de jour que nous mettons en place. Nous avons ouvert un centre éducatif renforcé et nous augmentons le nombre de familles d'accueil sur le département.
La loi du 23 mars 2019 de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice a prévu la mise en place d'une expérimentation relative aux mesures éducatives d'accueil de jour, qui permet une prise en charge continue tout au long de la journée. La direction territoriale a pris l'attache des autres autorités locales compétentes pour travailler ensemble sur cette question.
Il me semble que nous pourrons résoudre les problèmes que vous soulevez par la conjugaison de toutes ces actions. Pour autant, en outre-mer comme en métropole, la justice ne peut pas tout résoudre toute seule, nous devons nous appuyer sur d'autres leviers. En tout cas, sachez que nous sommes mobilisés pour Mayotte.
Monsieur Sueur, je crois pouvoir dire que l'intention de la garde des sceaux est de prévoir un temps de débat parlementaire suffisamment long pour la ratification de l'ordonnance dont, vous le savez, la date d'entrée en vigueur a justement été différée pour intervenir après ce débat.