Nous accueillons aujourd'hui M. Olivier Brochet, directeur de l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE).
Agrégé d'histoire-géographie, vous avez commencé votre carrière dans l'enseignement. Ancien élève de l'École nationale d'administration (ENA), vous intégrez le ministère des affaires étrangères en 1996 et avez plusieurs postes à l'étranger à votre actif : Croatie, Italie, Éthiopie. Vous êtes également passé par la Cour des comptes et par la Direction générale de la mondialisation du développement et des partenariats (DGM).
Créée en 1990, l'AEFE est à un tournant de son histoire, depuis que le Président de la République a fixé l'objectif particulièrement ambitieux de doubler le nombre d'élèves scolarisés dans le réseau d'ici à 2030. Cet objectif nous satisfait, mais pose plusieurs questions.
La subvention de l'AEFE augmentera, en 2020, de 25 millions d'euros, mais est-ce suffisant pour répondre à l'objectif présidentiel ? Des détachements supplémentaires de personnels de l'Éducation nationale, au nombre de 1 000, sont programmés : est-ce suffisant ? Comment seront-ils organisés ?
Pour accueillir ces nouveaux élèves, il faut des locaux ; or la question du financement des projets immobiliers du réseau se pose, comme l'ont montré les rapporteurs pour avis de la commission, nos collègues Robert del Picchia et André Vallini.
Plus généralement, ce sont les questions de l'identité du réseau et de ses objectifs qui se posent. Il s'agit de maintenir une qualité d'enseignement mondialement reconnue et de continuer à répondre aux besoins de la communauté française à l'étranger. Le réseau des écoles françaises remplit en effet deux missions : il permet de maintenir le lien des familles expatriées avec la France. C'est aussi l'un des fleurons de notre diplomatie culturelle et d'influence. Nous y sommes donc tous très attachés, et tout particulièrement nos collègues représentant les Français de l'étranger. Comment comptez-vous développer ce réseau, sans le dénaturer ?