Nous y avons le lycée Alexandre-Dumas à Moscou ainsi qu'une école à Saint-Pétersbourg, mais la demande y est limitée.
Les 1 000 détachements supplémentaires ne passeront pas par l'agence ; ils doivent impérativement faire l'objet d'un pilotage, sinon ils risquent de se diriger vers des zones déjà bien dotées. Ils devront notamment constituer l'ossature des nouveaux établissements partenaires.
Le développement immobilier sur la dernière décennie s'est fait à 80 % grâce à l'accumulation de fonds de roulement importants et donc grâce à la hausse, parfois importante, des droits d'écolage. Nous n'avons malheureusement pas d'autre solution de financement, en dehors du lissage permis par les avances du Trésor et qui semble devoir disparaître pour 2020. Je dois prochainement rencontrer des acteurs bancaires comme Proparco - Promotion et participation pour la coopération économique. Les établissements conventionnés et les établissements partenaires peuvent recourir à l'emprunt bancaire classique. Lorsqu'il s'agit d'établissements situés dans les pays de l'OCDE, cela ne pose pas de problème ; mais ailleurs, les taux d'intérêt deviennent prohibitifs : à Conakry, par exemple, pour un projet de 8 à 10 millions d'euros, le taux d'intérêt annuel demandé, hors assurance, est de 25 % ! Le financement de ces projets n'est pas possible sans garantie de l'État. Le travail se poursuit donc avec Bercy et le MEAE pour trouver un dispositif alternatif pour ces établissements.
L'atmosphère sociale dans les établissements reste encore très marquée par le choc de la perte de 512 équivalents temps plein (ETP), qui a laissé des traces. Une sensibilité particulière persiste, notamment pour les personnels titulaires non-résidents qui espéraient obtenir des postes de résident. Nous accordons une grande attention à la qualité du dialogue social, garante de la réussite de nos projets.
Les frais de scolarité ont augmenté de façon très sensible au cours de la décennie : ils étaient en moyenne de 4 137 euros en 2013 et de 5 658 euros en 2019. Sur la même période, les moyens de l'agence se sont réduits. Les frais de scolarité s'établissent aujourd'hui, en moyenne, à 3 500 euros en Afrique, 5 000 euros en Europe, 6 500 euros en Asie, 5 000 euros en Amérique centrale, Amérique du Sud et au Canada, mais ils sont beaucoup plus élevés aux États-Unis, ce qui fausse la moyenne. Notre souci est de limiter au maximum ces augmentations. Je n'ai une influence directe que sur les 71 établissements en gestion directe et nous devons aussi tenir compte du taux d'inflation - il est élevé dans certains pays - et maintenir les capacités et la qualité de l'accueil des établissements. Nous tâchons, au cas par cas, de limiter au maximum les augmentations.
J'ai connaissance d'une quinzaine de projets immobiliers au moins, pour environ 120 millions d'euros de travaux, qui sont bloqués à cause de l'ANEFE ; mais ils sont probablement plus nombreux. La plupart de ces dossiers restent gelés et les équipes de direction ne peuvent pas avancer, à quelques exceptions près : l'établissement de Panama, celui de Mascate qui a renégocié un prêt, celui de Sao Paulo qui a des contacts prometteurs avec Proparco et celui de Lima qui travaille à une solution de type fondation. Mais nous n'avons pas encore, à ce stade, de politique globale qui permette d'apporter une réponse à tous ces projets.