Nos établissements sont habitués à gérer des listes d'attente. Cela peut aussi être l'occasion, localement, de travailler en réseau avec un autre établissement partenaire. Mais l'absence de solution rapide sur la question du financement de l'immobilier risque d'entraver fortement notre développement.
Je n'ai pas eu, à ce stade, l'occasion d'expertiser la question d'un fonds immobilier. Là où cela a été expérimenté, à Pékin par exemple, cela n'a pas donné tous les résultats escomptés. Dans quelques pays, on réfléchit à des « fonds-pays » pour soutenir le développement immobilier des établissements existants. Cela fait partie des dossiers que je dois ouvrir.
Au titre de la sécurité, 27 millions d'euros ont été prévus sur 2019-2020, qui faisaient suite à une enveloppe annuelle récurrente de 14 millions d'euros. Ces crédits sont attribués aux établissements, quel que soit leur statut. Nous avons d'abord donné la priorité aux établissements situés sur l'arc de crise, puis avons étendu le dispositif. Nous allons poursuivre cet investissement, y compris sur la formation du personnel, pour laquelle nous avons signé un contrat avec une société de formation. Les personnels de l'éducation nationale ont déjà reçu des formations de base sur la sécurité, mais l'agence doit diffuser cette formation à l'ensemble des personnels, afin de mettre en place de bonnes pratiques. Les établissements ont l'obligation d'avoir un plan de maîtrise sanitaire (PMS) à jour et mis en oeuvre, et nous assurons le suivi de cette obligation. Enfin, nous avons lancé un plan de formation sur les gestes de premiers secours à destination des élèves.
Les crédits pour les bourses scolaires sont inscrits au programme 151, pour un montant de 105 millions d'euros. Nous avons rehaussé le seuil de référence de 2 000 euros, qui s'établit désormais à 23 000 euros. La semaine prochaine, lors de la réunion de la Commission nationale des bourses, nous verrons si ce relèvement produit ses premiers effets quant à l'augmentation du nombre de familles ayant accès aux bourses. C'est un sujet de réflexion et d'attention permanente. Les tarifs de scolarisation peuvent en effet conduire des familles des classes moyennes inférieures à effectuer des arbitrages en fonction du nombre d'enfants concernés. Par ailleurs, dans certains pays, des familles françaises choisissent parfois de scolariser leurs enfants hors du réseau pour que leurs enfants profitent du système éducatif local, notamment aux États-Unis. Le système est nécessairement payant. Nous pouvons juste essayer d'en limiter le coût. Au sein des réseaux d'enseignement internationaux de qualité, nous sommes de très loin le moins cher et donc le plus accessible : de l'ordre du tiers par rapport à nos principaux concurrents. C'est l'un de nos atouts en termes de compétitivité et c'est un outil d'influence qui permet de former une partie des élites des pays d'accueil. Nous ne nous en cachons pas, le ministre Jean-Yves Le Drian parle de hard power, et non plus de soft power, nous concernant.
Je partage une partie de vos craintes sur la francophonie. Le réseau au Liban regroupe plus de 60 000 élèves et continue sa croissance. La concurrence anglophone y est très forte, mais le réseau français attire les familles, pas seulement pour la langue. Dans les pays francophones, nous proposons un enseignement de très haute qualité plurilingue ; c'est un atout que nous devons renforcer à l'avenir. Nous menons un travail de coopération éducative avec le LabelFrancÉducation au profit duquel nos établissements en gestion directe vont devoir jouer un rôle plus important tant auprès des enseignants et que des élèves.
S'agissant de notre politique de rayonnement, sachez que nous envisageons, dans certains pays et notamment les grands pays francophones tels que le Maroc, la Tunisie ou le Sénégal, de développer des sections de type BTS grâce à l'appui du CNED. Cela devrait permettre à nos élèves d'avoir accès à une formation professionnalisante, à de très bons élèves du système éducatif local d'intégrer nos établissements et à nos établissements de perdre un peu de leur apparence de forteresse pour élèves privilégiés.
L'effort budgétaire consenti par le réseau a été énorme avec la perte des 512 ETP sur trois ans et la réduction de la masse salariale de plus de 50 millions d'euros sur la même période. Une partie de cette réduction a été compensée par des hausses de masse salariale liées au glissement vieillesse-technicité (GVT), au protocole Parcours professionnels, carrières et rémunérations (PPCR) et à la prise en charge de la compensation de la hausse de contribution sociale généralisée (CSG). La situation budgétaire de l'agence est aujourd'hui équilibrée. Les 25 millions d'euros supplémentaires annoncés - 23,8 millions d'euros si l'on tient compte du gel - vont être fléchés sur le développement du réseau et ne serviront pas à rééquilibrer le budget - les efforts ont déjà été faits. Notre masse salariale a augmenté comme ailleurs dans la fonction publique au cours de la décennie, mais notre subvention publique a baissé et les cotisations patronales retraite ont augmenté de 40 millions d'euros par rapport au basage initial. Comment limiter la croissance de nos dépenses et augmenter un peu nos recettes ?
Les rémunérations de nos expatriés sont conformes à la grille applicable à tout fonctionnaire à l'étranger