Intervention de Véronique Guillotin

Réunion du 21 janvier 2020 à 14h30
Bioéthique — Discussion d'un projet de loi dans le texte de la commission

Photo de Véronique GuillotinVéronique Guillotin :

La France a fait le choix de confier aux représentants du peuple, et donc au peuple, les décisions en matière de bioéthique. C’est le peuple qui tranche sur le permis et l’interdit face à des progrès scientifiques qui font que la médecine ne se contente plus de soigner les malades.

Ce débat renvoie à un conflit de valeurs qui concerne chacun d’entre nous. Il s’agit non pas d’un conflit entre le bien et le mal, mais d’une lutte entre deux biens, deux éthiques : celle du libre choix du patient et celle de la protection des plus vulnérables.

Ainsi, c’est à nous, en tant que représentants du peuple, de nous prononcer sur notre propre conflit de valeurs, en gardant toujours à l’esprit l’intérêt général, qui n’est jamais la somme des intérêts particuliers. Ces dilemmes éthiques se résolvent non par l’absolutisme d’une valeur sur les autres, mais par la recherche de solutions qui prennent en compte les avancées de la science et de la société.

En cela, je le disais, ce projet de loi ne ressemble à aucun autre. Il pose une question simple dont la réponse est complexe : est-ce que la société veut ce que la science peut ? En d’autres termes, est-ce que cela doit être autorisé parce que cela est possible ?

Considérant, comme le dit si bien Jean Leonetti, qu’il est important de continuer à énoncer l’interdit, je m’efforcerai de vous présenter ma position sur les grandes mesures de ce texte, hormis celles qui concernent le don d’organes sur lesquelles mon collègue Jean-Pierre Corbisez se prononcera. Bien qu’étant cheffe de file de mon groupe, je m’astreindrai à parler en mon nom propre, afin de laisser à mes collègues le soin de se faire leur propre avis au fil des discussions.

Compte tenu des très nombreuses sollicitations que nous avons reçues et qui, pour un certain nombre, provenaient de personnes qui diffusaient sciemment de fausses informations, j’aimerais commencer mon propos en rappelant ce que ce projet de loi ne contient pas.

La gestation pour autrui, l’eugénisme et les chimères ne figurent pas dans ce texte, et rien ne permet d’affirmer que ses dispositions ouvrent une quelconque porte à leur légalisation.

1 commentaire :

Le 12/07/2022 à 09:28, aristide a dit :

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"La France a fait le choix de confier aux représentants du peuple, et donc au peuple, les décisions en matière de bioéthique. C’est le peuple qui tranche sur le permis et l’interdit face à des progrès scientifiques qui font que la médecine ne se contente plus de soigner les malades."

La France, c'est le peuple français; le peuple a donc fait le choix de confier au peuple, c'est-à-dire à lui même, les décisions... C'est d'un comique. Tout le monde sait que ce sont les lobbys qui font la loi, contre l'avis du peuple. Voir l'affaire Uber.

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