Monsieur le président, mesdames les ministres, mes chers collègues, le Sénat semble faire bon accueil à ce projet de loi bioéthique, la majorité dite « de droite » nous présentant un texte qui n’a pas été tant modifié que cela. Qui s’en étonnera ?
Sans constance et sans conviction, par crainte d’apparaître ringards, vous cédez à l’air du temps, à la mode, qui n’est pourtant que l’expression de l’éphémère.
Par ce sabordage, par cette capitulation devant ceux qui ne sont assurément pas les plus nombreux, mais qui crient sans doute le plus fort, notre pays bascule in fine dans la libéralisation mondialisée de la procréation, ouverte au marché et aux puissances de l’argent.
Le droit de l’enfant s’efface au profit, c’est le cas de le dire, du droit à l’enfant !
L’Académie nationale de médecine parle d’une « rupture anthropologique majeure » et, ce dimanche encore, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour s’opposer à cette nouvelle régression.
Puisque l’humain et la vie n’échappent plus au législateur et sont sacrifiés sur l’autel de l’idéologie et du tout-mercantilisme, nous entrons dans le totalitarisme sociétal où l’enfant est non plus un don mais un achat, non plus le fruit de l’amour entre un homme et une femme, non plus celui d’une mère et d’un père, mais un produit de consommation amputé, privé de l’indispensable paternité.
Où sont la hauteur de vue et le débat ?
En matière de bioéthique, comme en bien d’autres domaines, nous assistons à une caricature de la démocratie représentative. Cela mérite une vraie remise en question de la part de chacun d’entre nous, car ce sujet ne concerne aucun parti politique, aucune chapelle, aucun partisan. Il fait appel avant tout à l’éthique.
Mais de quelle éthique s’agit-il ici ? À ce qui semble être votre éthique normative, reposant sur l’égalitarisme et l’utilitarisme et dont le but prétendu serait la justice sociale, j’oppose et propose l’éthique appliquée, reposant, elle, sur la déontologie, sur la conformité à notre devoir. Or notre devoir, mes chers collègues, c’est de penser à l’intérêt de l’enfant, plutôt qu’au désir de l’adulte, qui a manifestement perdu la raison.
Dès lors, ce qui est scientifiquement possible n’est pas forcément éthiquement acceptable.
À force d’être en marche perpétuelle, à force de ne plus être rattachés à rien, de n’avoir plus aucun repère, auriez-vous perdu à ce point l’esprit en traitant de l’éthique de l’homme et de la vie comme vous traiteriez du plus anecdotique des textes de nos lois ?
Vous êtes en train de détruire le dernier et le plus important pilier que l’on retrouve dans toutes les civilisations, celui du droit de l’enfant à naître au sein d’une famille gouvernée et protégée par sa mère et par son père. Sous couvert de liberté et d’égalité, nous piétinons la fraternité, l’altérité et la paternité.
Il s’agit là d’avoir une réflexion anthropologique de fond, et non d’assister à une énième succession de polémiques et de « coups » dits progressistes à visée électorale.
Nous sommes collectivement frappés, en matière d’écologie, par une remise en question liée aux désastres, que nous constatons en nous retournant, causés par l’homme sur son environnement.
Nous sommes frappés, en matière de mœurs, dans le cas de la récente affaire Matzneff, par une remise en question des dérives de ceux qui ont mené la révolution de mai 68
Le 12/07/2022 à 14:29, aristide a dit :
"Par ce sabordage, par cette capitulation devant ceux qui ne sont assurément pas les plus nombreux, mais qui crient sans doute le plus fort"
Avec les lobbys, pas besoin de crier, chuchoter suffit; ils sont en effet extrêmement discrets, mais très efficaces pour se substituer à la démocratie du peuple, par le peuple, et faire ensuite croire que, ce qu'ils ont décidé, c'est en fait le peuple qui l'a décidé.
Le 12/07/2022 à 14:36, aristide a dit :
"non plus le fruit de l’amour entre un homme et une femme, non plus celui d’une mère et d’un père, mais un produit de consommation amputé, privé de l’indispensable paternité."
En effet, c'est le produit de l'amour-propre, du narcissisme dévergondé, la fin du couple et de l'amour.
Le 12/07/2022 à 14:37, aristide a dit :
"Où sont la hauteur de vue et le débat ?"
Nulle part, catalogués "politiquement incorrects"...
Le 12/07/2022 à 14:38, aristide a dit :
"plutôt qu’au désir de l’adulte, qui a manifestement perdu la raison."
C'est vrai, c'est pénible de vivre dans une société où la folie fait la loi.
Le 12/07/2022 à 14:39, aristide a dit :
"Dès lors, ce qui est scientifiquement possible n’est pas forcément éthiquement acceptable."
Si si, ce qui est scientifiquement possible est éthiquement acceptable...
Le 12/07/2022 à 14:26, aristide a dit :
"le Sénat semble faire bon accueil à ce projet de loi bioéthique,"
Le Sénat vote Macron, je vois.
Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui