En tant que chef d'état-major ayant servi durant différents quinquennats, vous avez montré que vous étiez un grand serviteur de l'État. Néanmoins, malgré tout le respect que je vous dois, je veux exprimer avec force un désaccord.
Tout le monde s'accorde à dire que Notre-Dame est un monument essentiel du patrimoine français et mondial, chargé d'histoire et de symboles. Notre-Dame est reconnue comme un monument culturel, autant - sinon plus - que cultuel.
Or, parmi les critères de choix définis par le Président de la République pour désigner le président de l'établissement public, il fallait être catholique et avoir de l'autorité. En tant qu'ancien professeur, j'estime qu'une autorité bienveillante est nécessaire. En revanche, le critère de la confession catholique me choque. En tant qu'élus de la République, nous sommes tous ici attachés aux valeurs fondatrices de celles-ci, notamment à la laïcité.
Sommes-nous encore dans une république laïque ? J'ai dans la tête les paroles d'une chanson de Jean Ferrat intitulée Le sabre et le goupillon... Quand il s'agit de patrimoine, les idéologies politiques et religieuses ne doivent pas s'imposer. Le patrimoine est un bien commun.
Je tenais à vous le dire sans acrimonie. Cependant, je vous adresse mes meilleurs voeux de réussite dans votre mission difficile, car, croyants ou non, nous sommes tous attachés à Notre-Dame de Paris. (Applaudissements)