Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, monsieur le sénateur, vous m’interrogez sur le climat social qui prévaut en France et sur la nécessité d’apaiser, à bien des égards, les débats et l’ensemble du pays.
Monsieur le sénateur, je voudrais vous dire d’abord que je partage votre constat ; nous le partageons tous, je le crains. Le débat public est souvent vif dans notre pays, les réactions sociales, lorsque des réformes sont envisagées, quelles que soient d’ailleurs les majorités qui envisagent ces réformes, sont souvent vives. J’ai le souvenir, il y a quelques années, des manifestations parfois violentes qui avaient accompagné les discussions relatives à la loi dite « El Khomri » sur le travail.
Nous constatons, cette fois encore, dans la perspective des discussions parlementaires qui interviendront sur le système universel de retraite, des grèves – elles sont légales, et il n’est pas question, ici, de dénier à quiconque la possibilité de faire grève –, des manifestations – de même, personne ici ne voudrait dénier à quiconque le droit de manifester.
Toutefois, nous observons aussi des comportements violents, des blocages et, parfois, des actes qui, je le dis aussi simplement que je le pense, sont totalement opposés à l’esprit du service public, totalement illégaux et, en vérité, totalement inacceptables.
Vous avez évoqué, monsieur le sénateur, la coupure sauvage d’électricité qui est intervenue hier et qui a privé près de 60 000 Franciliens d’un accès au réseau, interrompant des activités économiques et des transports publics. Elle a aussi interrompu l’alimentation des appareils dont nos concitoyens ont parfois besoin dans leur vie quotidienne et – j’y insiste pour connaître le sujet – dont ils ont parfois besoin pour continuer à vivre dans de bonnes conditions, notamment dans le cas de matériels médicaux.
Je veux le dire avec clarté, monsieur le sénateur : le droit de grève est légal, y compris dans les secteurs de l’énergie, et beaucoup de ceux qui y travaillent, lorsqu’ils choisissent de faire grève, s’inscrivent dans le cadre légal. À tel point que lorsque, pour les nécessités liées à la sécurité nationale, ils sont réquisitionnés, alors même qu’ils se sont déclarés grévistes, pour assurer le bon fonctionnement des installations de production ou de distribution d’électricité, ils obtempèrent à la réquisition et respectent la loi. À ceux-là, il faut dire que leur comportement ne pose aucun problème.
Néanmoins, à ceux qui, se parant de je ne sais quel militantisme, décident d’accomplir des actions parfaitement illégales et potentiellement dangereuses, il faut dire que leur comportement n’est pas acceptable et qu’il mène directement à des sanctions. Il ne peut pas en être autrement !