Ma question porte sur la formation des enseignants.
Il ne se passe plus une semaine sans que l’actualité fasse état de faits de violences au sein de nos établissements scolaires, des lieux symboliques de la République qui devraient pourtant être sanctuarisés. Vendredi dernier, c’était au collège Alain-Fournier à Orléans. Lundi, c’était dans les collèges Gérard-Philipe à Clermont-Ferrand et Paul-Jean-Louis à Saint-Laurent-du-Maroni en Guyane.
Menaces, coups, agressions à l’arme blanche sur les élèves comme sur les personnels de l’éducation nationale…, les faits dont nous parlons sont de moins en moins isolés. Si l’on ajoute les agissements se déroulant aux abords des établissements, il est évident que la violence scolaire est un phénomène de société contre lequel il est urgent d’agir. Or nos enseignants, dont le travail doit être salué, sont trop souvent démunis face à des situations qu’ils n’ont pas été formés à gérer.
La gestion de ces cas de figure implique d’abord qu’ils sachent désamorcer une situation urgente et dangereuse. Mais, sur le long terme, ces faits montrent surtout l’ampleur du travail à mener pour transmettre à notre jeunesse, c’est-à-dire les citoyens en devenir, les valeurs de tolérance, de civisme et de laïcité, qui sont inhérentes à la République. Ces valeurs se déclinent en droits et en devoirs, précisément pour permettre à tous les citoyens de vivre ensemble en pleine concorde, dans le respect des lois.
Dans cette optique, Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, avait mis en place en 2015 le module Enseignement moral et civique (EMC), qui venait remplacer l’instruction civique. Près de quatre ans plus tard, et comme le craignaient les syndicats de professeurs, il semble bien que nos enseignants ne soient pas encore suffisamment formés pour dispenser cette matière, alors que les enjeux pour notre société deviennent de plus en plus patents.
Mes deux questions sont donc simples. Quel bilan tire le Gouvernement de la mise en place de l’EMC ? Plus généralement, comment compte-t-il donner à nos enseignants les moyens de transmettre efficacement les valeurs qui font vivre notre République ?