Il y a sept ans, au moment de l’examen de la dernière loi de bioéthique dont j’étais le rapporteur, nous avions déjà eu cette discussion importante et très intéressante. Et j’étais déjà favorable, à l’époque, à la PMA post mortem, contrairement à l’Assemblée nationale et au Sénat.
Cela dit, quand je suis arrivé dans l’hémicycle tout à l’heure, j’étais favorable à l’amendement de Catherine Procaccia, que je trouvais très équilibré. J’ai écouté avec beaucoup d’attention, d’abord, les auteurs des différents amendements, ensuite, les ministres. Je l’avoue, j’en ai été perturbé.
Comme vous, madame la ministre de la justice, je considère que le droit est un outil et qu’il doit le rester et pouvoir s’adapter aux évolutions.
Mme Buzyn a très bien parlé de la femme, des maladies et de la situation. Elle en a si bien parlé qu’elle a failli me convaincre ! Mais au bout du compte, après avoir écouté les uns et les autres, je vais en rester à ma première intention et voter l’amendement de Catherine Procaccia. Je le ferai pour deux raisons.
En l’état actuel de la loi, l’AMP s’arrête au décès du conjoint. C’est une obligation, c’est-à-dire que personne n’a le droit d’aller au-delà. Je considère, comme certains intervenants, qu’il faut laisser la liberté de faire. Ce n’est pas une obligation ; c’est une liberté, un choix, une possibilité. Je suis intimement persuadé que cette faculté de poursuivre la procédure engagée ne sera pratiquement jamais saisie. Mais même si elle n’était saisie qu’une fois, pourquoi l’empêcher ? La femme qui choisira cette option aura réfléchi ; elle aura certainement rencontré des psychiatres, des psychothérapeutes, des psychologues ; elle aura sans doute discuté avec son entourage. Bref, sa décision ne sera pas prise par hasard. S’il n’y a qu’une personne qui souhaite prendre cette décision, ne l’empêchons pas de la prendre ! Je le répète, je voterai l’amendement de Catherine Procaccia.