Monsieur le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse, nombre de nos départements ruraux font face à la déprise démographique. La présence d’un bon maillage d’établissements scolaires est un enjeu d’autant plus fondamental qu’il contribue à attirer et à fixer des familles, à faire vivre l’économie locale et à développer de véritables savoir-faire dans nos territoires.
L’internat peut constituer une réponse adéquate. Or la désaffection à son égard est bien documentée. En 1960, près d’un quart des élèves du second degré étaient internes. Ils sont moins de 4 % aujourd’hui, alors qu’il existe près de 40 000 places vacantes.
Monsieur le ministre, vous avez décidé de revitaliser et de moderniser ce modèle d’enseignement. Pour ma part, j’y vois un moyen d’insuffler du dynamisme et de la jeunesse dans des territoires vieillissants.
Après la remise du rapport de Jean-Yves Gouttebel et de Marc Foucault, vous avez présenté un plan pour l’internat du XXIe siècle, qui a pour ambition de créer ou de rénover 100 internats d’excellence, 100 résidences à thèmes et 40 campus professionnels d’ici à 2022, pour un total de 13 000 places.
Ce projet a, en particulier, pour finalité de tisser des liens étroits avec les territoires ruraux. Bien sûr, en tant que sénatrice du Cantal, je m’en réjouis, mais je m’interroge aussi sur l’appel à projets destiné aux collectivités qui a été annoncé pour la rentrée.
Quel est son calendrier ? Quelles sont ses modalités ? Plus largement, comment se coordonneront l’État et les collectivités pour atteindre les objectifs, sachant que les territoires qui en ont le plus besoin ne disposent généralement pas des ressources nécessaires ? Enfin, de quelle façon allez-vous articuler ce projet éducatif à celui des campus connectés ? L’ouverture annoncée d’une centaine de sites d’ici à 2022 pourrait, si leur localisation était coordonnée avec le plan pour l’internat, offrir des perspectives nouvelles pour nos territoires.