Monsieur le ministre, le 19 décembre dernier, à quelques jours de Noël, le Président de la République s’adressait à la communauté française d’Abidjan. Il s’adressait à travers eux aux plus de 3 millions de Français résidant à l’étranger. Ces derniers ont été si souvent oubliés qu’ils ne croient plus depuis longtemps au père Noël.
Le Président de la République leur a promis – vous y étiez, monsieur le ministre – de s’attaquer aux pratiques de débancarisation des banques françaises. Il leur a annoncé la convocation – ce sont ses mots –, pour trouver une solution, des banques françaises, « qui sont heureuses de trouver l’État français pour les accompagner dans les projets à l’extérieur et pour trouver de beaux projets de financement ».
Monsieur le ministre, comme ces millions de Français qui ont entendu ces promesses à quelques jours de Noël, je n’ai pas été vraiment surpris de voir qu’il n’y avait rien, le 25 décembre, au pied du sapin.
Il n’y avait rien, alors que, depuis 2013 et les premières fermetures arbitraires de comptes, la situation n’a cessé de se détériorer. Il n’y avait rien, alors que, à chacun de mes déplacements à l’étranger, je suis interpellé par ces Français, qui me font part de leur désarroi et de leur incompréhension.
Monsieur le ministre, est-il normal que ces Français soient contraints de se tourner vers des banques étrangères pour ouvrir un compte ou chercher des financements ?
Cette situation inacceptable n’a que trop duré. Les Français de l’étranger sont fatigués d’entendre toujours les mêmes promesses. Ils ne supportent plus cette stigmatisation, ils ne supportent plus d’être une variable d’ajustement, de voir leur fiscalité augmenter pendant que les services consulaires voient peu à peu leurs moyens diminuer.
Monsieur le ministre, si les Français ne croient plus au père Noël, ils veulent garder l’espoir d’être entendus.