Je tenais tout d'abord à vous dire combien votre consulat a réalisé un travail exceptionnel, avec une pression considérable sur les agents et un travail d'information tout à fait remarquable pour parvenir à ce chiffre de 104 000 personnes. Je ne suis même pas sûre qu'il reste 50 000 personnes non identifiées, car le nombre de binationaux se révèle très important. Ce travail doit être poursuivi, mais les agents méritent vraiment toute notre reconnaissance.
Vous indiquiez qu'il nous faudrait être ambitieux et déterminés pour deux. L'un de vos prédécesseurs remarquait que nous manquions de liens plus approfondis avec les Britanniques, comme nous en avions tissé avec l'Allemagne. De nombreux échanges se sont noués dans le cadre du Traité de l'Elysée et bien au-delà. Ce n'est pas vraiment le cas avec le Royaume-Uni, en dehors du Conseil franco-britannique. Les accords de Lancaster House nous structurent. Nous nous rencontrons aussi dans des organisations internationales. Cependant, il faudra sans doute travailler plus fortement sur le sujet.
S'agissant de l'Écosse, je ne suis pas aussi optimiste ou hésitante que vous. J'ai travaillé pour la commission des affaires européennes sur le référendum en Ecosse. J'ai rencontré un grand nombre de personnes et j'ai été frappée, avant et après, par cette volonté de demeurer dans l'Union européenne. J'ai également été frappée par les efforts considérables réalisés par le gouvernement britannique lors de ce référendum pour conserver l'Ecosse au sein du Royaume-Uni. Ces efforts se sont révélés très supérieurs à ceux mis en place pour le référendum sur le Brexit. Avant même le référendum de sortie de l'Union européenne, les Écossais déclaraient qu'un résultat négatif à ce référendum remettrait tout en question. Les conséquences seraient lourdes pour le Royaume-Uni s'il devenait désuni, notamment en matière de défense, compte tenu des bases installées en Ecosse. Si je ne suis pas sûre que la situation aille aussi loin en Irlande du Nord, je crois que l'Ecosse risque en revanche de poser un problème important que nous aurons besoin d'aborder.
Sur les élections municipales, je ne crois pas que le Royaume-Uni laissera les Européens voter. Enfin, je pense qu'il faut informer les citoyens français et européens. Beaucoup pensent qu'ils peuvent attendre la fin de l'année 2020 pour demander le settled status. Vous avez raison de ne pas relâcher vos efforts, même si je ne pense pas qu'il reste tant de Français que cela qui n'aient pas pris de dispositions.