Nous avons rappelé cet après-midi à la ministre qu'il n'y avait pas en France d'atteinte à la liberté de conscience lorsque l'on critique une religion. Votre parcours est intéressant. Vous avez écrit un livre intitulé La République chez elle, l'Islam chez lui. On peut le généraliser à toutes les religions. Le ministre de l'intérieur m'a indiqué cet après-midi, pour nuancer les propos de la ministre de la justice, que l'État devait protéger les religions. Je ne suis pas sûre que ce soit son rôle. L'État doit-il protéger les religions ? Ne doivent-elles pas se protéger seules ? Que pensez-vous de l'AMIF (Association musulmane pour l'islam de France) puisque le président de la République veut s'appuyer sur celle-ci pour bâtir un islam de France ? Cela fait plus de dix ans que l'État français a pris l'initiative d'organiser la religion musulmane. De manière provocante, le meilleur moyen ne serait-il pas de dire que l'État n'a pas à s'en occuper ? Pourquoi s'acharner à vouloir organiser un culte alors que l'on n'y arrive pas ?