Intervention de Olivier Jacquin

Réunion du 4 février 2020 à 14h30
Droits des usagers des transports en cas de grève — Vote sur l'ensemble

Photo de Olivier JacquinOlivier Jacquin :

Cette discussion est à la fois intéressante et révoltante sur le fond.

Transférer un pouvoir régalien de réquisition aux entreprises privées dans les conditions que l’on a décrites, même s’il y a eu un travail de la commission à l’hémicycle, n’est absolument pas satisfaisant. Les entreprises privées n’auront pas la capacité d’exercer ce transfert et cette réquisition, sinon en faisant appel à la force publique. J’ai apprécié les interventions de ma collègue Michèle Vullien, qui a rappelé que le recours à la force publique devait rester un pouvoir régalien de l’État ; sinon, où allons-nous ?

Vous nous dites que notre pays est fracturé et qu’il a besoin d’apaisement ? Mais ce n’est pas avec un tel texte qu’il va s’apaiser ! Les mesures contenues dans la proposition de loi mettent de l’huile sur le feu.

Ainsi que nous l’avons souligné durant la discussion générale, vous faites de la récupération politique, ce qui vient fort mal à propos. Cela fera peut-être plaisir à votre électorat, mais ce n’est pas ce dont notre pays a besoin en ce moment.

Je le rappelle, personne n’aime la grève, qu’il la pratique ou qu’il la subisse. Nous l’avons dit, ceux qui la pratiquent sont les premiers pénalisés. La grève reste un moyen ultime. Elle est de moins en moins utilisée, car la société a évolué.

Les attaques contre le droit de grève ne sont vraiment pas satisfaisantes. En particulier, l’article 10, qui a été ajouté en commission et qui vise à empêcher des grèves de courte durée, illustre le caractère spécieux de votre argumentation d’ensemble.

Nous sommes donc en désaccord profond avec cette proposition de loin, mais je remercie le groupe Les Républicains et M. Retailleau de nous avoir permis d’exposer nos positions. Le fait qu’elles soient tranchées permet de mieux nous situer respectivement.

Je ne doute pas que nous saurons nous retrouver pour contrer cette très mauvaise réforme des retraites. Certes, nos arguments différeront peut-être selon les travées. Mais avouez qu’elle est mal engagée. J’espère que nous nous retrouverons alors.

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