Intervention de Fabien Gay

Réunion du 4 février 2020 à 14h30
Droits des usagers des transports en cas de grève — Vote sur l'ensemble

Photo de Fabien GayFabien Gay :

Au-delà de ce trait d’humour, nous devons avoir un vrai débat de fond, dont ma collègue Céline Brulin a posé les termes tout à l’heure.

Le Gouvernement a choisi de diviser les travailleurs et les syndicalistes. Mais lorsqu’il n’y aura plus de syndicats ou qu’ils seront très faibles, lorsque le droit de manifester sera rendu impossible, la violence s’exprimera ailleurs ; elle ne sera pas encadrée et sera encore plus forte.

Vous avez été nombreux, du côté droit de l’hémicycle, à dénoncer la violence du mouvement des « gilets jaunes », à vous demander où étaient les organisations syndicales, qui auraient permis d’encadrer ces manifestations. Et voilà que vous menez à présent, avec cette proposition de loi, un combat idéologique, censé préparer l’avenir en restreignant à l’excès les droits syndicaux.

Il y a aussi une question absente de nos débats, celle de la répression syndicale après les mouvements sociaux. Monsieur le secrétaire d’État, nous voyons en ce moment des exemples d’une telle répression à la SNCF et à la RATP. Il faudra en parler franchement. En effet, il ne s’agit pas de voyous, ni de terroristes, mais d’hommes et de femmes qui donnent de leur temps pour défendre leur entreprise et le service public.

La question de l’expression de la colère sociale dans notre pays nous sera inévitablement posée au cours de la décennie à venir. Cette proposition de loi, qui ne prend pas le bon chemin selon nous, n’y répond pas.

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