Intervention de Cédric Perrin

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 29 janvier 2020 à 9h35
Audition de M. Nicolas de Rivière ambassadeur représentant permanent de la france auprès de l'onu

Photo de Cédric PerrinCédric Perrin, président :

C'est avec grand plaisir que nous vous entendons aujourd'hui Monsieur l'Ambassadeur pour évoquer l'Organisation des Nations unies (ONU) et le rôle de la France au sein de cette institution.

Monsieur l'Ambassadeur, vous étiez auparavant Directeur politique du Quai d'Orsay, après avoir servi comme Directeur des Nations unies et représentant permanent adjoint de la France auprès des Nations Unies à New York. Vous aviez précédemment été en poste à Washington et à La Haye.

Vous êtes passé par le monde de l'entreprise puisque vous avez été vice-président d'EADS-Astrium et servi dans les cabinets de deux ministres des Affaires étrangères, celui de Dominique de Villepin puis celui de Michel Barnier.

Je rappelle que vous êtes, depuis quelques mois, représentant permanent de la France auprès de l'ONU. Plusieurs de nos collègues ici présents ont déjà eu le plaisir de vous rencontrer dans vos nouvelles fonctions fin novembre à New York, dans le cadre de la mission annuelle que notre commission conduit à l'ONU, en marge de l'Assemblée générale. Comme chaque année, ce temps fort a été très apprécié et je tiens à vous en remercier vivement car la mobilisation de vos équipes y contribue beaucoup.

Comme ils nous l'ont exposé à leur retour, nos collègues ont fait le constat d'un multilatéralisme mis à mal à la fois par le repli stratégique des États-Unis, dont la préoccupation n'est plus de défendre les valeurs onusiennes, mais de limiter leurs engagements et leurs contribution financière, le positionnement négatif de la Russie, qui à travers ses 14 vetos (le dernier en date pour bloquer de l'aide humanitaire) a empêché toute action des Nations Unies en Syrie, et bien sûr, la montée en puissance de la Chine, laquelle promeut un tout autre multilatéralisme, conforme à ses intérêts. Tout ceci nous amène à nous interroger. Aussi, je pose la question, sous une forme volontairement provocatrice : l'ONU sert-elle encore à quelque chose ? Le multilatéralisme a-t-il encore un sens aujourd'hui ?

Par ailleurs, quelles sont la place et l'action de la France dans ce contexte ? Nous gardons certes une légitimité forte, grâce à notre siège de membre permanent au conseil de sécurité. Quelle est la position de l'Allemagne sur la question du siège à l'ONU ? Quelle est notre véritable influence ? Qui sont aujourd'hui nos alliés dans la défense du multilatéralisme ? Et avons-nous les moyens de nos ambitions ?

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