Intervention de Christian Cambon

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 15 janvier 2020 à 9h30
Audition de Mme Sylvie Bermann ambassadeur de france ancien ambassadeur en fédération de russie

Photo de Christian CambonChristian Cambon, président :

Nous recevons ce matin Mme Sylvie Bermann, Ambassadeur de France, ambassadeur en Fédération de Russie jusqu'à la fin de l'année 2019, pour faire le point sur l'état et les perspectives de nos relations avec la Russie, dans le contexte d'une tentative de relance initiée par le Président de la République, notamment dans le discours qu'il a tenu devant les ambassadeurs au mois d'août dernier. C'est ainsi qu'il a proposé à son homologue russe, à l'automne dernier, un agenda de confiance et de sécurité visant à identifier les domaines et les dossiers dans lesquels une coopération plus poussée pourrait être envisagée avec la Russie. Nous soutenons cette démarche.

Notre commission est engagée, depuis 2015, dans un dialogue ferme et lucide, mais nourri, avec la Russie. La Russie est un pays voisin de l'Europe avec lequel nous partageons des intérêts, ainsi qu'un partenaire incontournable dans un nombre croissant de crises internationales, comme nous l'avons vu encore récemment avec la négociation du cessez-le-feu en Libye.

Après un premier rapport conjoint rédigé avec le Conseil de la Fédération de Russie, démarche originale en français et en russe qui avait fait état de nos convergences et de nos désaccords, notre commission prépare un deuxième rapport qui pourrait être adopté d'ici à la fin du mois de mars, avant la visite du président du Sénat fin mars ou début avril et celle du Président de la République le 9 mai à Moscou.

Quel est votre point de vue sur cette main tendue à la Russie ? Que peut-on en attendre ? Quels sont les écueils à éviter, en particulier pour que cela ne soit pas un marché de dupes ? Le président russe a-t-il un intérêt politique à souscrire à cette démarche ? A-t-il la capacité de l'imposer en interne ?

Dans quels domaines vous paraît-il possible d'obtenir rapidement des gages de la part de la Russie afin de crédibiliser le processus, notamment aux yeux de nos partenaires européens, qui se montrent assez sceptiques sur cette démarche ? Cela vous paraît-il possible sur un sujet aussi épineux et sensible que l'Ukraine ? Est-ce sur le front africain - en demandant que cessent les agissements de la milice Wagner en République centrafricaine, en Libye, au Mali - que nous aurons paradoxalement les meilleures chances d'obtenir des gestes ? Quel peut être l'impact de la perspective de transition du pouvoir politique prévue en 2024 ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion