Intervention de Sylvie Bermann

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 15 janvier 2020 à 9h30
Audition de Mme Sylvie Bermann ambassadeur de france ancien ambassadeur en fédération de russie

Sylvie Bermann, Ambassadeur de France :

Il n'y a pas de véritable soutien russe à Erdogan : il s'agit plutôt d'une opportunité pour les Russes. Ils ne sont pas hostiles aux Kurdes, mais ils sont pragmatiques et réalistes et reconnaissent les difficultés que la Turquie peut rencontrer. Leur aide à la Turquie, liée notamment au retrait américain, est un effet d'aubaine. En Libye, Russes et Turcs ne soutenaient pas les mêmes belligérants. Les Russes restent donc très méfiants à l'égard d'Erdogan. Et les Européens sont hors-jeu.

Sur les questions de cybersécurité, le président Macron ne fait preuve d'aucune naïveté : il a dénoncé les ingérences russes durant la campagne électorale française.

En Afrique, les Russes pourraient nous aider, mais ils ne le font pas. En République centrafricaine, dans le cadre du « 2+2 », il a été demandé un pacte de non-agression. Nous avons demandé de l'aide dans le cadre du G5 Sahel, mais nous n'avons reçu de réponse ni des Russes ni de personne ! Les Maliens ont également récemment demandé à la Russie d'intervenir, car l'expérience syrienne a été considérée comme un succès. Mais les Wagner ne sont pas toujours très contrôlés par le gouvernement russe, comme en témoigne l'incident survenu en Syrie il y a deux ans.

L'agenda de confiance et de sécurité dérive en partie de l'idée de la conférence d'Helsinki. L'un des pays les plus favorables à notre proposition est précisément la Finlande, voisine de la Russie.

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