J'avais sans doute placé trop d'espoirs dans cette audition, s'agissant de son effet sur la situation de pauvreté et de violence que connaît notre pays. Je reconnais vos efforts et vos ambitions, mais ce que vous proposez en regard me semble dérisoire : vos mesures se comptent par unités, unité de millions, unité d'enfants, unité de pédopsychiatres, alors même que dans quatorze départements, il n'y en a aucun. Ce que vous nous annoncez ne réglera pas le problème, alors même qu'il faut plus d'un an à un enfant en difficulté pour être accueilli en centre médico-psychologique (CMP). Le grand objectif, c'est de sortir la France du podium mondial du déterminisme social. Vous n'êtes pas responsable de cette situation, mais aujourd'hui, vous n'annoncez pas d'ambition, en conséquence, les violences, la révolte et les frustrations augmenteront en proportion importante.
Le mot partenariat est beau, il est porteur d'une promesse d'échanges sur un pied d'égalité. Or le plan pauvreté, que vous prenez comme modèle, représente un financement d'à peine 150 millions d'euros aux départements, qui est donc sans commune mesure avec l'enjeu. Vous embarquez les départements dans des dépenses considérables, et vous leur apportez 80 millions d'euros ! Vous évoquez des économies, des efforts pour bien dépenser l'argent, mais vous limitez depuis des années l'augmentation des dépenses des départements à 1,2 %, même si leur population augmente ; ceux-ci ont fait toutes les économies possibles et sont aujourd'hui à l'os, mais vous leur demandez de faire encore plus. Que leur apportez-vous ?
Les mineurs non accompagnés sont traités comme les autres, dites-vous, c'est bien le cas dans les départements, mais leur nombre augmente et la responsabilité de la gestion de l'immigration incombe à l'État et non aux départements. Or l'État se contente d'accorder cinq jours d'indemnisation.