Intervention de Jean-Michel Blanquer

Réunion du 5 février 2020 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Apprentissage des langues régionales

Jean-Michel Blanquer :

Monsieur le sénateur Antiste, nous sommes évidemment d’accord sur les fondements de votre intervention. Autrement dit, les langues régionales sont encouragées dans le système scolaire français !

Autrefois, voilà quelques décennies, les langues régionales étaient parlées en famille, mais ne l’étaient pas à l’école. Parfois même, leur usage était sanctionné. Aujourd’hui, ces langues sont beaucoup plus rarement parlées en famille et, au contraire, encouragées à l’école. La donne actuelle est donc très différente, de par sa dimension volontariste.

J’ai eu l’occasion de m’exprimer, souvent et fortement, au Sénat sur cette question. C’est un sujet qui, normalement, devrait tous nous unir, du fait de cette politique volontariste en faveur des langues régionales au sein de l’école.

Vous m’interrogez sur les conséquences de la réforme du lycée : celle-ci se fait-elle au détriment des langues régionales ? La réponse est non, évidemment ! Cette réforme du lycée – mais pas seulement elle – nous permet au contraire de les encourager.

En particulier, un dispositif qui n’existait pas par le passé a été mis en place : les enseignements de spécialité en langue régionale. Après, il faut évidemment que nous ayons des demandes de la part des élèves… Mais, à partir du moment où ils le souhaitent, ils peuvent recevoir quatre heures de formation en première et six heures en terminale, soit beaucoup plus que tout ce qui a pu être instauré auparavant.

Vous faites référence à des options qui auraient fermé ; d’autres ouvrent aussi ! Nous parlons d’un système vivant, dépendant énormément de la demande des familles en la matière, demande que nous encourageons dès l’école primaire.

Outre-mer, où la situation vous intéresse tout particulièrement – je connais bien le sujet pour avoir été, autrefois, recteur outre-mer et avoir beaucoup encouragé les langues créoles ou d’autres langues locales comme les langues amérindiennes –, nous menons également une politique volontariste, avec des médiateurs de langues régionales ; nous entendons la poursuivre.

Par ailleurs, la loi du 26 juillet 2019 pour une école de la confiance a consacré l’importance des langues régionales. Je sais que, parfois, ce ne sont pas les commentaires qui en ont été tirés, mais il me semble que, dans ce domaine, nous pouvons progresser si nous demeurons sur des consensus. C’est tout à fait possible.

La langue française est la langue de la République. Cette affirmation, non seulement n’entre pas en contradiction avec la vitalité des langues régionales, mais en est même complémentaire, et ce grâce à l’école !

1 commentaire :

Le 12/02/2020 à 23:07, aristide a dit :

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"Autrement dit, les langues régionales sont encouragées dans le système scolaire français !"

C'est tout nouveau, ça vient de sortir, après avoir massacré pendant tout le 20ème siècle le breton, le basque, l'alsacien, et les patois occitans...

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

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