Votre question, monsieur le sénateur Danesi, évoque des défis nombreux. Le mal, en effet, est ancien. Comme vous le savez, nous héritons d’une situation et subissons les conséquences de l’absence de réflexion, voilà vingt ans, sur la démographie médicale.
Les réformes que j’ai présentées et la loi qui a été votée dans cet hémicycle en juillet dernier visent à apporter des solutions. La fin du numerus clausus ne représente qu’une petite partie de ces solutions. Elle a pour objet principal, non pas tant d’accroître le nombre d’étudiants en médecine, même s’il est possible de le faire un peu, mais surtout de diversifier le profil des étudiants et des territoires dont ils sont issus.
Il s’agit notamment de permettre l’accès aux études de médecine de jeunes ayant obtenu une licence dans des sites qui ne disposent pas d’une faculté de médecine, mais offrent des cursus en droit, sciences humaines et sociales, philosophie, etc. Cela permettra à des étudiants issus de tous les territoires, notamment des territoires diversifiés, d’accéder aux études de médecine en deuxième, troisième ou quatrième année.
Par ailleurs, j’ai présenté un plan cherchant à valoriser l’exercice libéral, en permettant aux médecins libéraux, conformément à leurs demandes actuelles, de pratiquer dans le cadre d’un exercice coordonné avec d’autres professions de santé.
Ainsi, nous doublons le nombre de maisons de santé pluriprofessionnelles. Nous permettons également aux professionnels de santé de s’organiser, à l’échelon d’un territoire, en communauté professionnelle territoriale de santé, avec un accompagnement de l’assurance maladie et des agences régionales de santé.
Tout leur est offert pour répondre à leurs besoins d’un exercice pluriprofessionnel, car la solution viendra de la délégation d’un certain nombre de tâches à d’autres professionnels, qui peuvent être extrêmement compétents, notamment pour suivre les maladies chroniques.
C’est, aujourd’hui, la meilleure solution pour parer à la désertification médicale, en attendant – il faut tenir compte de la durée de la formation – que le nombre de médecins augmente sur notre territoire.