Ma question s’adressait à M. Bruno Le Maire, ministre de l’économie et des finances. Je tiens à y associer pleinement ma collègue Valérie Létard, sénatrice du Nord.
Le 6 février dernier, la Commission européenne rejetait la fusion entre Alstom et son concurrent allemand, Siemens. Cette décision, que M. le ministre de l’économie et des finances avait alors qualifiée d’erreur économique et de faute politique, était justifiée par la commissaire européenne à la concurrence en raison de la réduction de la pression concurrentielle qu’une telle fusion aurait entraînée.
Un an après, le groupe français envisage désormais l’acquisition des activités ferroviaires du canadien Bombardier, actuellement en grande difficulté financière.
Une telle acquisition aurait de nombreux intérêts pour notre groupe tricolore, en ce qu’elle en ferait véritablement un champion du ferroviaire, pesant près de 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires, présent sur de nombreux marchés étrangers et pour des gammes de produits complètes.
Alors que M. le ministre défend un assouplissement des règles européennes afin d’introduire la prise en compte des intérêts stratégiques européens, et alors qu’en décembre dernier la nouvelle Commission européenne a annoncé sa volonté de réviser les règles de la concurrence européenne, le Gouvernement envisage-t-il qu’une telle opération stratégique puisse, elle aussi, subir un veto de la Commission européenne, au nom de la concurrence ? Comment compte-t-il défendre les intérêts industriels de notre pays et de cette entreprise à Bruxelles ? Enfin, quelles garanties en termes d’emploi peut-il apporter pour nos territoires, afin que les emplois industriels ne constituent pas une variable d’ajustement d’un tel rapprochement, par ailleurs bienvenu ?