Intervention de Didier Marie

Commission des affaires européennes — Réunion du 29 janvier 2020 à 13h35
Institutions européennes — Usage de la langue française dans les institutions européennes : avis politique de m. jean bizet

Photo de Didier MarieDidier Marie :

L'avis politique sur l'usage de la langue française dans les institutions de l'Union européenne tombe à point nommé. La sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne à la fin du mois constitue un moment privilégié pour réaffirmer la place du français dans les institutions.

Parmi les pays de l'Union européenne, onze comptent en leur sein plus d'un million de locuteurs français et dix-sept sont affiliées à l'organisation internationale de la francophonie, dont six membres et onze membres associés. L'usage de la langue constitue un véritable enjeu géopolitique. L'Europe a pour partenaires certains pays francophones, notamment africains. La nouvelle Commission européenne affiche d'ailleurs l'ambition de développer des relations beaucoup plus structurées et fortes avec ces pays. Nous aurions également intérêt à renforcer nos relations avec certains pays du Bassin Méditerranéen, membres de la francophonie. La proposition d'avis politique me paraît trop défensive dans sa rédaction. Ainsi, nous devrions demander la rédaction des actes en français plutôt que leur traduction. Parler de traduction en français suppose la primauté de la langue étrangère de rédaction, en l'occurrence l'anglais. Le texte demande « que les services de traduction des institutions européennes procèdent plus systématiquement et plus rapidement à une traduction en français ». Il conviendrait de supprimer les « plus » pour rendre la traduction automatique ; mieux, de remplacer « traduction » par « parution » ou « rédaction ». De même, l'avis demande « que le travail interne aux institutions et les communications officielles puissent, lorsque l'objet le justifie ou que les parties sont francophones, s'effectuer en français ». Cette restriction est-elle obligatoire ? Ne pourrait-on être plus offensifs ? Enfin, plutôt que de demander la traduction systématique des sites Internet des institutions, organes et agences européens, pourquoi ne pas exiger leur rédaction en français ? Mes remarques peuvent se heurter à des difficultés juridiques mais je tenais à les exprimer dans l'intérêt de l'esprit du texte proposé.

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