Intervention de Christelle Dubos

Réunion du 18 février 2020 à 14h30
Politique familiale — Débat interactif

Christelle Dubos :

Madame la sénatrice, la natalité est en effet en baisse : 2019 a été la cinquième année consécutive de recul du nombre de naissances, même si la baisse ralentit.

Cette baisse globale de la natalité reflète deux réalités : d’une part, la diminution du nombre de femmes en âge de procréer – la baisse actuelle est donc, d’abord, un écho du ralentissement des naissances observé à la génération précédente – et, d’autre part, le recul de la fécondité des femmes actuellement en âge de procréer. L’indicateur de fécondité diminue depuis quatre ans. Il s’établit désormais à 1, 88 enfant par femme. Néanmoins, la France conserve le plus fort taux de fécondité en Europe.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette évolution. La mise en couple est plus tardive, ce dont témoigne, par exemple, l’âge au mariage, qui n’a cessé de croître depuis vingt ans. L’âge moyen de la maternité continue, lui aussi, d’augmenter régulièrement. Il a atteint 30, 6 ans en 2018 ; il était de 29, 8 ans dix ans plus tôt.

L’ampleur des effets potentiels de la politique familiale sur la fécondité est difficile à évaluer, dans notre pays comme ailleurs. Toutefois, en France, il semble que le soutien public apporté aux familles, notamment aux plus modestes d’entre elles, a permis d’atténuer les effets de la crise de 2008. Ainsi, il aurait limité leur impact sur la fécondité.

Afin d’encourager la natalité, la politique familiale a désormais pour priorité de permettre de concilier vie familiale et vie professionnelle. Il s’agit non seulement d’éviter aux femmes de devoir faire un choix entre une famille et une carrière, mais également de soutenir les familles les plus modestes.

« Ayez une carrière, ayez une famille : vous pouvez faire les deux en même temps » ; c’est le message que nous adressons aux femmes. À cet égard, notre ambition est forte. Pour ce qui concerne le mode d’accueil – collectif ou individuel –, il faut laisser la liberté de choix aux parents et leur éviter les avances de frais. Il importe également de développer les places d’accueil collectif ou individuel et former les professionnels pour renforcer la sérénité des parents. Enfin, ces derniers doivent pouvoir trouver facilement la bonne information lorsqu’ils veulent faire garder leur enfant.

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