Lors de ce déplacement, les sujets liés à l'éducation ont en effet été abordés du fait d'une grande actualité sur place, voire d'une certaine ébullition, puisque le Gouvernement mexicain venait d'annuler la réforme de son prédécesseur qui datait de 2012. De nombreux interlocuteurs nous ont d'ailleurs interrogés sur le système français.
Il faut savoir que le système mexicain a longtemps été inspiré du modèle français. Le président Porfirio Diaz avait en effet créé un système proche du nôtre, avec une école laïque et obligatoire. Dans un pays où l'Église catholique est très puissante, l'école a été un enjeu politique, notamment en termes de laïcité. Cependant, cette influence française a cédé le pas à partir des années 1970 à un tropisme nord-américain. Le secteur privé - 14 % des écoles primaires - détient un poids important. Enfin, le rôle de l'État central est faible et les disparités régionales fortes, le Mexique étant un pays fédéral.
La réforme de 2012 a voulu diminuer le poids du syndicat des travailleurs de l'éducation. Auparavant, celui-ci avait le monopole du recrutement des enseignants ; il n'y avait ni concours ni évaluation. L'abandon de ce système a été marqué par des violences considérables, puisque des centaines de personnes sont mortes durant des manifestations.
Le président AMLO a donc abandonné cette réforme, mais sans fixer d'orientations claires. Il ne semble pas qu'il souhaite strictement revenir au système antérieur. Ce contexte explique l'intérêt des Mexicains pour les expériences étrangères, en particulier celle de la France.
Il faut aussi savoir que 50 % des cours sont actuellement dispensés en langue anglaise. Je reprendrai donc pour conclure une citation du président Porfirio Diaz : « Si loin de Dieu et si près des États-Unis ! »