Intervention de Monique Lubin

Réunion du 19 février 2020 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Réforme des retraites

Photo de Monique LubinMonique Lubin :

Monsieur le ministre des solidarités et de la santé, j’ai déjà eu l’occasion, dans cet hémicycle, d’interpeller le Gouvernement sur le caractère anxiogène de la réforme des retraites, tant elle comporte d’imprécisions et d’inconnues.

Permettez-moi de le rappeler, le Conseil d’État évoque à ce sujet une « insécurité juridique », mais vous n’en avez pas grand-chose à faire, puisque, après l’annonce d’une conférence de financement qui rendra ses conclusions postérieurement au vote – si du moins elle va au bout de son travail –, après les démissions ou les désertions des différents responsables du dossier, voilà que, dans un ciel passablement assombri, nous voyons arriver ce que j’appelle un « OSNI », un objet statistique non identifié. Il s’agit du revenu moyen par tête, qui n’existe pas et qui deviendra – c’est ce que vous nous expliquez – l’alpha et l’oméga de la garantie de la stabilité du point, et du bonheur qui sera le nôtre avec ce futur régime de retraite. Chaque jour qui passe apporte son lot d’incongruités.

Par ailleurs, d’ici à 2037, date des premières liquidations de retraites dans la nouvelle version, nous verrons passer quatre législatures et, au minimum, deux présidents de la République, avec ce que cela représente d’incertitudes.

Dans ces conditions, comment les Français pourraient-ils vous faire confiance ? Ils ont bien compris que rien, absolument rien, dans ce projet n’est sécurisé.

Nous considérons donc qu’il vous reste deux possibilités, monsieur le ministre : vous avez le choix entre une sagesse responsable qui vous amènerait à retirer ce dossier ou une obstination qui deviendrait coupable. Quelle voie choisirez-vous ?

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