Nous connaissons bien les grandes mutations qui ont affecté l’agriculture française depuis la guerre et leurs conséquences. Parmi celles-ci, je souhaite évoquer la question de l’emploi agricole.
Aujourd’hui, devenir agriculteur n’est plus nécessairement une destinée. En outre, dans une France désormais largement urbaine, la vocation aux métiers agricoles n’est plus évidente, et ce d’autant moins qu’ils véhiculent une image de pénibilité et de faibles rémunérations, liée aussi à un agribashing dévastateur. Notre agriculture ne fait pas rêver nos jeunes, sans parler des suicides qui l’endeuillent chaque jour.
Aussi, si nous voulons porter une ambition forte pour notre agriculture, n’oublions pas l’essentiel : pourvoir le secteur en main-d’œuvre. Notre agriculture a besoin d’une main-d’œuvre adaptée aux nouveaux enjeux, en particulier ceux qui sont liés à l’innovation, à l’agroécologie, à la polyactivité, à l’évolution du cadre juridique de l’exploitation, à l’essor numérique ou simplement à la conduite d’engins agricoles.
Quel soutien public faut-il aujourd’hui pour que les exploitants ne se retrouvent pas confrontés à une pénurie de main-d’œuvre ? Près de 70 000 offres d’emploi ne sont pas pourvues. Dans ces conditions, il faut nous interroger sur nos politiques publiques.
Je mesure régulièrement cette faiblesse sur le terrain : alors que la question du chômage est particulièrement prégnante au cœur de nos territoires ruraux, les agriculteurs doivent de plus en plus souvent recourir à de la main-d’œuvre étrangère organisée, avec tout ce qu’elle suppose de précarité pour les salariés étrangers. C’est désolant !
Aussi, monsieur le ministre, je souhaiterais connaître les actions concrètes que pourrait prendre le Gouvernement pour réconcilier au plus vite l’offre et la demande d’emploi dans l’agriculture et redorer son image. L’agriculture a besoin d’agriculteurs – de bras, oserai-je dire. J’attends vos réponses sur le volet de l’emploi, essentiel à la survie de l’agriculture française.