Monsieur le sénateur Cabanel, je vous répondrai en trois points.
Premier point : le Gouvernement a réformé l’assurance chômage afin d’inciter davantage les gens à travailler plutôt qu’à ne pas travailler pour percevoir une rémunération. Je ne sais pas si vous étiez d’accord avec cette réforme, mais elle vient d’être mise en place, elle est en train de porter ses fruits et pourrait contribuer à améliorer les difficultés que vous pointez.
Deuxième point : le TO-DE (travailleurs occasionnels-demandeurs d’emploi). Je sais que ce dispositif vous tient à cœur. Dès ma prise de fonction, j’ai souhaité qu’il soit maintenu ; nous le pérenniserons dans la prochaine loi de finances. Sans ce dispositif, certaines exploitations viticoles telles que la vôtre, qui ont des besoins importants de main-d’œuvre saisonnière, ne pourraient pas faire face aux charges liées aux rémunérations et, donc, à la concurrence. Le maintien du TO-DE est donc très important
Troisième point – nous pouvons en être fiers – : la formation. Depuis dix ans, nos lycées agricoles se vidaient. Ils ne tenaient que par les sections générales. Quand je suis arrivé au ministère, on estimait que la fermeture de dix à quinze lycées d’enseignement technique agricole était nécessaire. Or l’enseignement agricole est une pépite.
Nous avons lancé une grande campagne appelée « L’Aventure du vivant ». Nous avons demandé à M. Blanquer que la direction de l’enseignement scolaire mette les enseignements techniques agricoles au cœur du forum des métiers, au cœur des conseils d’administration, au cœur des orientations, ce qui ne se faisait absolument pas.
Nous sommes passés d’une dégradation du nombre d’élèves de plusieurs milliers par an à une hausse de 750 cette année. Nous avons inversé la courbe. Nous constatons que les sections d’enseignement technique agricole les plus chargées sont les sections d’élevage, secteur où on vit le moins bien, ce qui montre que la volonté d’équilibrer la relation travail-chômage, la pérennisation des TO-DE et l’accent mis sur la formation devraient permettre de faire de ce beau métier un primo choix.