Monsieur le ministre, permettez-moi d’appeler votre attention sur les difficultés structurelles de la filière viande bovine française.
Nous ne pouvons pas nous résigner au constat d’un marasme économique sans fin. Nous le savons, les causes de celui-ci sont nombreuses. Elles tiennent en particulier au décalage entre l’offre et la demande de viande de bœuf sur le marché français, à l’absence de stratégie de développement pérenne à l’exportation, au long attentisme de l’interprofession, au statu quo du modèle économique des principaux industriels et distributeurs, mais également – je dois le concéder – à l’individualisme de nombreux éleveurs.
Une partie de la solution à ces problèmes structurels réside au niveau européen. Nous devons faire en sorte que la future PAC prenne en compte l’exception agricole au regard du droit de la concurrence, sur le modèle du Capper-Volstead Act américain de 1922.
Fort heureusement, ces dernières années, nos collègues du Parlement européen sont parvenus à faire bouger les lignes à deux reprises : avec l’adoption du règlement Omnibus de 2017, tout d’abord, et celle de la directive d’avril 2019 sur les pratiques commerciales déloyales, ensuite. Pourtant, il nous faut aller encore plus loin en modifiant fondamentalement les dispositions du règlement du 17 décembre 2013 portant organisation commune des marchés des produits agricoles.
Il conviendrait en quelque sorte de mettre fin à deux verrous : d’abord, la faible capacité à agir des organisations de producteurs pour améliorer les prix de vente des producteurs ; ensuite, l’impossibilité pour les autorités françaises d’accroître « en solo » les incitations financières en faveur desdites OP.
Mes questions sont claires, monsieur le ministre, j’attends des réponses claires.