Oui, monsieur le sénateur Kern, les temps ont changé : la prédominance qu’avaient la France et l’Union européenne dans le domaine des lanceurs est aujourd’hui mise au défi par d’autres compétiteurs que ceux auxquels nous étions habitués.
Évidemment, nous ne sommes pas restés les bras ballants. Nous avons créé une nouvelle force, ArianeWorks, qui réunit les meilleurs ingénieurs d’ArianeGroup et du CNES pour penser l’innovation, les lanceurs et les moteurs du futur, comme le moteur réutilisable Prometheus. Il s’agit de penser différemment des briques technologiques pour préparer l’avenir des lanceurs. Nous devons absolument poursuivre dans cette voie pour rester dans la course à l’innovation.
Le retour géographique au sein de l’ESA permet à de nombreux pays européens d’avoir un récit commun autour de l’espace, lequel contribue, comme M. Requier l’a souligné, à construire une histoire européenne. Néanmoins, je le répète, nous travaillons à mettre davantage ce principe au service de la compétitivité.
L’Union européenne fixe ses priorités, que l’ESA a pour rôle de mettre en œuvre. Ainsi, lors de la conférence ministérielle de Séville, ce sont bien les États membres de l’Agence qui ont donné leurs priorités, en présence de représentants de la Commission européenne, qui a donné les siennes. Après la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, il est essentiel que l’ESA, au sein de laquelle les Britanniques ont investi 1, 7 milliard d’euros, puisse poursuivre son action. Il faut que nous continuions à travailler ensemble sur l’ensemble de ces sujets.