Madame la sénatrice Primas, vous avez raison de rappeler que l’accès autonome à l’espace doit rester au cœur des préoccupations de l’ensemble des pays européens et que, parfois, notamment au regard des contraintes budgétaires, certains pourraient être tentés de sortir de cette aventure.
Cependant, c’est par notre capacité à défendre l’espace et à convaincre nos populations des apports de l’observation de la Terre et des avancées scientifiques que permet celui-ci que nous pourrons maintenir la cohérence de l’ensemble des partenaires européens et des pays européens membres de l’ESA.
Cette position a été défendue très fortement et de manière unanime lors de la conférence de Séville, parce que l’ESA va aussi financer des missions exploratoires, parce que l’espace doit toujours continuer à nous faire rêver, parce que nous devons être davantage en capacité d’expliquer son importance à nos concitoyens.
Vous imaginez bien que la question de Vega E et de la compétition potentielle fait l’objet de discussions permanentes, à la fois avec le gouvernement italien, mais aussi entre les industriels. Toutefois, n’oublions pas que Vega et Ariane partagent les mêmes boosters, ce qui signifie que toute amélioration qui pourrait être apportée à l’un bénéficiera à l’autre, mais aussi que, si une forme de concurrence devait un jour advenir, la question de l’intérêt des industriels italiens comme français à se lancer dans une telle concurrence se poserait.
Que nous ayons des chaînes de production et des outils en commun permet que les négociations avancent sur ce sujet et que Vega E, qui constitue bien une amélioration de Vega C, n’ait pas vocation à concurrencer Ariane 6.