En ce qui concerne la fiabilité des publications, sachez qu'il existe une très grande quantité de revues médicales ; si l'on veut publier un article, on trouvera toujours une revue pour le faire. Cela dit, on connaît les publications réputées, à comité de lecture - citons The Lancet, The New England Journal of Medicine et JAMA. Les auteurs chinois sont très présents dans ces revues ; toutes les premières publications proviennent d'auteurs chinois. Il y a eu une revue par des pairs internationaux, qui garantit une certaine fiabilité, même si l'on n'a que de peu de recul pour l'instant.
Il existe un autre système, le « preprint », qui permet de mettre en ligne, avant relecture par les pairs, des articles destinés à être publiés dans de grandes revues, afin de gagner deux ou trois semaines. Avec notre jugement d'expert, nous nous rendons très vite compte s'il s'agit ou non d'un travail de qualité.
Pour ce qui concerne la fameuse étude précitée sur la chloroquine, l'article a été publié en ligne récemment. Je n'ai pas les détails mais, si j'ai bien compris, cela concernerait dix sites, avec un essai comparatif contre placebo. Ce papier contient très peu d'informations ; il indique juste que cela permet de raccourcir la durée de la positivité des tests et, peut-être, la guérison des patients, mais c'est extrêmement ténu, donc je reste très circonspect.
En ce qui concerne les tests diagnostiques, et en particulier la cinétique, les tests issus d'un prélèvement naso-pharyngé et d'une recherche du virus par réaction en chaîne par polymérase ou Polymerase Chain Reaction (PCR) sont typiquement positifs pendant la durée des symptômes - cela peut commencer un peu avant et se poursuivre un peu après -, donc on peut avoir un résultat négatif si le test est réalisé trop tôt ou trop tard. D'où les contradictions, qui sont parfaitement normales, relevées dans la presse.
En France, les tests sont actuellement réservés aux personnes symptomatiques qui ont contacté le 15 selon la procédure requise. On ne peut en effet pas autoriser tous ceux qui veulent être rassurés à faire le test ; ce serait logistiquement impossible.