Bien entendu, je sais que la Légion française a même pu donner à la France un Président de la République. Il est clair que je parle des brebis galeuses, mais il n'est pas juste, pas bon, de fermer les yeux sur ce qui existe. J'attire votre attention là-dessus. Ce qu'on dit, au Mali, c'est ne faites pas d'amalgame. Un proverbe de chez nous dit que lorsque vous mettez une poignée d'arachides grillées dans la bouche, il suffit qu'un seul grain soit pourri, soit mauvais, pour que l'ensemble ait un goût amer. C'était mon devoir de le dire et vous aussi c'est votre devoir de faire remonter l'information à qui de droit et que l'on fasse attention. Ce sont eux qui ternissent l'image. J'ai bien dit : ils ne sont pas l'armée française, mais ils en ternissent l'image ; ils donnent une mauvaise idée, une idée qui n'est pas belle, et c'est bon de vous en parler pour que vous aussi vous en parliez. Nous aussi on le dit aux Maliens : ce n'est pas eux l'armée française.
Je n'ai aucun complexe sur ce plan-là. Combien de Maliens sont venus mourir, en France, pour la France, pendant les deux guerres mondiales ? Il y en a eu ! Je voudrais que vous compreniez que nous sommes pratiquement devant une guerre, je ne dirai pas mondiale, mais internationale, qui se profile à l'horizon et il faut que nous fassions ce que nous devons faire pour la stopper au Sahel. Si on la stoppe au Sahel, c'est fini. Si on ne la stoppe pas, je ne serai peut-être plus de ce monde, mais vous verrez ce qui se passera ici, en France.