Monsieur le Premier ministre, plus d’un million de personnes soutiennent un référendum sur le projet de privatisation d’Aéroports de Paris.
Après le scandale des autoroutes et avant celui des barrages hydroélectriques, les Français restent opposés majoritairement au bradage de leur patrimoine commun.
Ainsi, 248 parlementaires de tous bords – c’est inédit – se sont associés pour déclencher la procédure du référendum d’initiative partagée (RIP).
Plus d’un million de personnes soutiennent cette initiative, malgré un site internet complexe, digne du Minitel, malgré une information officielle inexistante, malgré un black-out médiatique assourdissant, sans comparaison avec les millions d’euros d’argent public déboursés pour privatiser la Française des jeux ou organiser le grand débat, et malgré le mépris affiché par le Président de la République, qui n’a pas daigné recevoir les parlementaires signataires.
Pourtant, ce soutien apporté par plus d’un million de personnes est une grande victoire démocratique.
Le Président de la République, à l’issue du grand débat national, avait promis d’abaisser le seuil du RIP à un million de soutiens. Nous y sommes !
Monsieur le Premier ministre, vous aviez promis de ne pas toucher à la retraite à 62 ans et vous êtes en train de faire passer au forceps une loi qui va faire travailler les Français au minimum jusqu’à 65 ans. Et là, nous sommes un million de soutiens, et vous envisagez de ne pas organiser le référendum !
Pour redonner confiance en la politique, il est important de tenir ses engagements. Car, si la Constitution ne vous y oblige pas, l’engagement présidentiel vous y invite.
Aussi, plutôt que d’utiliser le 49-3 pour étouffer la colère sociale et bâillonner l’opposition parlementaire sur les retraites, êtes-vous prêt à proposer au Président de la République d’utiliser l’article 11, alinéa 1 de la Constitution, pour donner la parole au peuple français sur la privatisation d’Aéroports de Paris ?