Intervention de Amélie de Montchalin

Réunion du 26 février 2020 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Politique agricole commune

Amélie de Montchalin :

Monsieur le sénateur, comme tous les membres du Gouvernement, je suis allée au salon de l’agriculture. Tous, nous disons aux agriculteurs et aux agricultrices de France la même chose : ils sont essentiels pour nourrir la France, et nous nous battons pour eux sur le front européen.

Nous nous battons effectivement pour que l’enveloppe française de la PAC ne baisse pas et pour que nos agriculteurs ne soient pas ceux qui financent le Brexit.

Le plus fort gage de confiance que l’on peut leur donner, c’est que nous nous refuserons à donner notre accord à tout budget européen qui ferait baisser l’enveloppe dont nous disposons. Nous ne pouvons pas demander plus à nos paysans et leur donner moins de moyens !

Nous n’accepterons jamais une baisse de revenus pour nos agriculteurs : c’est l’engagement du Président ; c’est celui du Gouvernement.

La PAC, ce n’est pas trop cher, ce n’est pas has been, c’est essentiel pour le projet européen que nous voulons, un projet de puissance, un projet de souveraineté alimentaire, un projet de transition écologique. Nous sommes donc fiers, et je crois que nous devons le rester, de produire en Europe des produits de qualité. C’est une mission extrêmement importante, et nous devons donner aux agriculteurs les moyens d’y parvenir.

Trois points sont encore en discussion, sur lesquels Didier Guillaume mène la négociation.

Premièrement, il s’agit de la régulation des marchés, plus que jamais actuelle face aux États-Unis, après le Brexit. Nous devons conserver l’équilibre que propose la Commission entre ceux qui veulent moins de régulations et ceux qui en veulent davantage.

Deuxièmement, il s’agit du verdissement, c’est-à-dire de l’architecture environnementale. Sur ce point, il reste du travail.

Nous avons trois souhaits : tout d’abord, dans le cadre de cette politique agricole commune, que les éco-schémas soient obligatoires pour tous les pays, que tous s’engagent dans la transition, tout comme nous voulons renforcer les conditionnalités vertes ; ensuite, que soient prévues de vraies incitations, pour permettre aux agriculteurs de renforcer la compétitivité de leurs exploitations, car il n’y aura pas de transition si celle-ci n’est pas économiquement viable ; enfin, que soit simplifié le modèle de mise en œuvre, car, s’il est trop compliqué, les agriculteurs ne peuvent pas s’engager.

Une année de transition est prévue avant d’entrer réellement dans cette nouvelle PAC. Ce ne sera pas une année blanche. Ce sera une année destinée à nous éviter de prendre du retard, pour donner corps ensuite à nos ambitions.

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