Monsieur le sénateur Hervé, je vous remercie de votre question. Vous avez rappelé la lutte menée par la France et de nombreux autres pays qui sont en proie à la menace épidémique liée au coronavirus.
Je vous remercie d’avoir également rappelé le rôle essentiel que joue chaque jour l’ensemble des soignants sur notre territoire, mais aussi ceux qui sont en première ligne – les pompiers, les ambulanciers et les agents de sécurité –, dont le travail a permis, jusqu’à présent, de confiner les cas confirmés sur le territoire national.
Vous me posez une question spécifique sur l’accès aux médicaments.
Tout d’abord, sachez que l’Agence nationale de sécurité du médicament a été saisie pour déterminer si, du fait de l’épidémie de coronavirus, certains médicaments pourraient venir à manquer. À ce stade, l’agence nous assure qu’il n’y a aucun problème de pénurie ou d’accès à des médicaments essentiels, que ce soit dans la lutte contre le coronavirus ou pour la prise en charge de maladies aiguës ou chroniques.
Cela étant, il est inutile de se voiler la face : depuis plus d’une décennie, les pénuries de médicaments augmentent chaque année dans notre pays, du fait notamment, vous l’avez indiqué, monsieur le sénateur, de la désindustrialisation qui touche le secteur pharmaceutique, non seulement en France, mais, plus largement, en Europe.
Pour pallier ces pénuries, des mesures actives et efficaces ont été adoptées par le Parlement, notamment l’obligation de constituer un stock de quatre mois pour tous les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur sur le territoire européen.
Il faut toutefois aller au-delà, vous l’avez dit, monsieur le sénateur, en réimplantant des usines de fabrication de médicaments en France et en Europe.
Nous devons mener cette réflexion à l’échelon européen. J’ai abordé cette question avec mes homologues européens de la santé hier lors de mon déplacement à Rome et au G7 la semaine dernière. Nous allons poursuivre cette discussion dans les jours, les semaines et les mois à venir.