Intervention de Antoine Karam

Réunion du 26 février 2020 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Situation des réfugiés palestiniens et syriens en guyane

Photo de Antoine KaramAntoine Karam :

Monsieur le ministre de l’intérieur, depuis plus d’un mois, près de soixante-dix personnes venues de Syrie ou de Palestine se sont installées, dans le dénuement le plus total, sur la place Auguste-Horth à Cayenne.

En cours de procédure, les familles syriennes qui bénéficieront, selon toute vraisemblance, du statut de réfugié, subissent directement les conditions d’accueil réservées aux demandeurs d’asile en Guyane.

Pour rappel, aucun centre d’accueil des demandeurs d’asile n’est présent sur ce territoire, où l’on a enregistré 3 000 demandes en 2019 et 5 000 demandes en 2016. Rapportés à la population, ces chiffres font de Cayenne le premier guichet du pays, loin devant l’Île-de-France.

En réponse, la loi Asile et immigration a prévu une procédure expérimentale censée réduire l’attractivité de la Guyane. Parallèlement, l’accueil devait être amélioré par la création d’un centre d’hébergement d’urgence, mais l’installation ayant été récemment détruite, tout est à refaire.

Vous conviendrez que la situation actuelle ne fait pas honneur à la longue tradition d’asile de la France. Si la procédure adaptée permet de traiter plus efficacement les demandes illégitimes, elle ne doit en aucun cas altérer l’exercice du droit d’asile des personnes nécessitant une protection. Outre les Syriens, je pense aux demandeurs palestiniens, qui voient actuellement leurs demandes rejetées.

Monsieur le ministre, que nous le voulions ou non, ces populations persécutées continueront d’arriver en Guyane. Encore faut-il que nous soyons capables de les accueillir. Au moment où je vous parle, le centre d’accueil provisoire est déjà saturé, et l’installation prolongée des familles en pleine rue commence à susciter une vive incompréhension. Il nous faut impérativement repenser l’accueil de jour et de nuit et trouver des solutions permettant de désengorger la ville de Cayenne.

Monsieur le ministre, quels engagements entendez-vous prendre pour garantir le droit d’asile en Guyane ? Un financement supplémentaire semble attendu pour repenser l’accueil des réfugiés et reconstruire un centre d’hébergement d’urgence. Sera-t-il au rendez-vous ?

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