À cette belle occasion – surprise ! –, deux ministres, Mme Borne et Mme Wargon, improvisent une visite pour annoncer, après deux ans et demi de travail pour relever le défi de l’après nucléaire, qu’un comité interministériel sera créé, qu’un commissaire à la reconversion sera désigné et qu’un technocentre pourrait être créé, mais sans les Allemands – c’est inconcevable ! Voilà comment votre gouvernement gère une reconversion.
Sur le volet fiscal du Fonds national de garantie individuelle des ressources communales et intercommunales (FNGIR) – pour rappel, la collectivité va devoir payer 2, 9 millions d’euros, alors qu’elle ne touchera plus les recettes fiscales –, un groupe de travail sera créé. La belle affaire !
Tout aurait pu être anticipé ; rien ne l’a été ! Ce territoire est sacrifié.
Au-delà du territoire, cette décision dessert les intérêts de notre pays.
Tout d’abord, c’est l’argent du contribuable qui va servir à indemniser EDF, à hauteur de 400 millions d’euros.
Ensuite, il faudra bien compenser cette perte de production d’électricité. Ainsi, nous devrons allégrement importer plusieurs millions de tonnes de fioul et de gaz, ce qui provoquera un déficit commercial de 2 milliards d’euros par an.
Dois-je vous rappeler que l’électricité d’origine nucléaire est en moyenne 80 fois moins productrice de CO2 que celle du charbon, et 40 fois moins que celle du gaz ? Ainsi, la fermeture de Fessenheim se traduira par l’émission de 10 millions de tonnes de CO2 supplémentaires par an.
Que faites-vous de tous les discours sur la lutte contre le réchauffement climatique qui ont été tenus au moment de l’accord de Paris ?
Vous me répondrez « éolien ou solaire », mais il faudrait multiplier par quatre les champs éoliens et solaires pour atteindre la cible affichée en 2035 par le Gouvernement. Or Mme Borne a dénoncé, le 18 février dernier au Sénat, un développement anarchique des éoliennes en France !
Vous pourriez aussi me répondre « biométhane », mais, là encore, les objectifs sont très loin des enjeux réels.
Le nucléaire français présente un avantage compétitif sur le plan économique et sur le plan environnemental.