Intervention de Maryvonne Blondin

Réunion du 26 février 2020 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Retraites des femmes agricultrices et des conjoints d'agriculteurs

Photo de Maryvonne BlondinMaryvonne Blondin :

Ma question s’adressait au ministre de l’agriculture et de l’alimentation, mais le sujet vous concerne aussi, monsieur le ministre des solidarités et de la santé. Vous aurez ainsi une troisième chance de préciser la position du Gouvernement…

Dans le domaine agricole, comme dans la plupart des secteurs, les difficultés pèsent encore plus lourdement sur les femmes.

Longtemps rendues invisibles, travaillant sans statut officiel et souvent comme « épouses d’agriculteurs », elles ont obtenu progressivement, mais à force de revendications, des droits sociaux et la mise en place d’un statut de conjoint collaborateur en 1999. Elles représentent aujourd’hui un quart des chefs d’exploitation et des co-exploitants.

Si les femmes bénéficient d’une meilleure considération, le chemin reste encore long, surtout en matière de retraite.

En 2017, la délégation aux droits des femmes du Sénat a formulé 40 recommandations visant à lutter contre ces difficultés persistantes, notamment en termes d’articulation entre vie professionnelle et familiale et d’accès aux droits sociaux et médicaux : fin du travail sans statut, garantie du congé maternité par la mise en place d’un service de remplacement, solutions d’accueil pour la petite enfance en milieu rural et augmentation des retraites.

En effet, la moitié des 870 000 femmes retraitées agricoles perçoivent moins de 500 euros par mois en droit propre.

Le Gouvernement propose une retraite minimale universelle de 1 000 euros pour une carrière complète au SMIC, mais peu de ces femmes parviennent à se dégager un SMIC, a fortiori tout au long de leur carrière. Cette mesure ne s’appliquerait en outre qu’aux chefs d’exploitation.

En 2018, une proposition de loi portant sur la retraite agricole avançait un minimum de 85 % du SMIC. Elle a été repoussée par le Gouvernement, au motif qu’il souhaitait intégrer la mesure dans la réforme systémique. Nous y sommes et, pourtant, rien ne figure dans le texte à ce propos !

Pour les agricultrices également, monsieur le ministre, votre universalité rime avec précarité !

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