Il semble que l’équilibre invoqué dans les débats soit à géométrie variable : car la seconde phrase du président Larcher, en date du 14 février, va entièrement à l’encontre de ce que la majorité sénatoriale a longuement défendu dans cet hémicycle à peine un mois plus tôt !
J’ajoute que c’est une bien mauvaise bataille, à mes yeux, de lancer l’offensive de manière circonstancielle, à un moment où la classe politique se sentirait menacée. Ce qui doit nous presser, c’est l’affaire Noisiel, l’affaire Mila, l’explosion du cyberharcèlement et de la haine en ligne, pas l’affaire Griveaux, dans laquelle, du reste, la fin de l’anonymat n’aurait rien résolu ni rien empêché.
Notre société n’a besoin ni de plus de voyeurisme ni de plus d’inquisition – probablement gagnerait-elle à revenir à un peu plus d’oubli et de mansuétude… Non, ce dont elle a besoin, c’est de sanctionner effectivement les actes illégaux et de protéger les victimes dans l’urgence.