Monsieur Pemezec, je ne suis pas venu pour me faire insulter ! Contrairement à ce que vous dites, je n'ai pas enlaidi la banlieue, j'ai tout fait pour l'embellir. Nous nous sommes beaucoup affrontés, mais cette fois, vous allez trop loin et vos propos sont inadmissibles. Comme tout citoyen qui vient apporter son témoignage à la représentation nationale, je dois être traité correctement ! Et le mot « marxiste » n'est pas une injure... Vous me confondez avec certains artistes du mouvement moderne. Je fais partie de ceux qui défendent le Plessis-Robinson, qui pensent que l'on peut être à la fois jacobin et girondin, voire ultra-girondin : on peut défendre avec vigueur le fait communal et être jacobin sur d'autres points : par exemple, c'est bien au président du Grand Paris, et non aux communes, qu'il appartiendra de gérer le port autonome ou de réaliser les aménagements pour garantir la multipolarité dans la région parisienne.
Quant à la valeur d'usage, je vous invite à une immense promenade. Un usager qui a fait le trajet du Grand Paris Express à pied me disait hier que le Grand Paris était « promenable ». On peut penser à la Vallée aux loups de Chateaubriand, que vous connaissez bien... Le Grand Paris recèle un imaginaire considérable, qui s'étend bien au-delà de Paris, même jusque dans le Cantal.
M. Mézard disait ainsi qu'il ne reconnaissait plus Paris. Il pensait au Paris de Rastignac, qui s'exclamait : « À nous deux Paris ! ». Pour certains aujourd'hui, comme Emmanuel Macron, cette expression s'élargit au monde entier ; mais pour d'autres, l'horizon se limite à La Courneuve. Nombre d'habitants des banlieues ne viennent jamais dans le centre de Paris, à l'intérieur de la ligne Nation-Etoile. Le Grand Paris offre d'immenses opportunités. Le Mac Val dans le Val-de-Marne, par exemple, est un musée d'art contemporain remarquable. L'imaginaire est immense, mais beaucoup sont coincés dans leur quartier et ne vont, à la limite, qu'à la station Chatelet-les-Halles. N'opposons donc pas les communes à la métropole. Il faut, en l'occurrence, penser le « en même temps ».
Enfin, je m'adresse au législateur ; il importe de pouvoir construire intelligemment au bord des fleuves. Il faut aussi revoir les plans d'exposition au bruit, faciliter la transformation des rez-de-chaussée en échoppes, autoriser les propriétaires de pavillons à doubler leur surface sans permis de construire afin de revaloriser le tissu pavillonnaire.
Enfin, un dernier mot sur le fait communal : je souhaite que l'on puisse bientôt dire que l'on vient de Paris-La Courneuve ou de Paris-Ménilmontant, plutôt que du XXe arrondissement.