Il me paraît opportun de commencer par la question de la fabrique des programmes de l'éducation nationale, souvent source de tensions. L'éducation nationale a alterné entre l'externalisation (ce fut le temps du Conseil national des programmes duquel notre collègue, Jacques Grosperrin, démissionna), puis en 2008, la ré-internalisation confiée pour l'essentiel à l'Inspection générale de l'éducation nationale, qui a été très critiquée et en est ressortie très affaiblie, d'où la création en 2012 du Conseil supérieur des programmes dans le cadre de la loi de refondation de l'école.
L'externalisation a cependant ses limites. En effet, le CSP, qui n'a pas de personnalité morale, est un organisme à l'indépendance relative car l'essentiel de ses membres sont nommés par le ministre, à l'exception des parlementaires. C'est le ministre qui publie les programmes au bulletin officiel de l'éducation nationale et il arrive très régulièrement que son cabinet, que ce soit en fabrication interne ou externe, ré-écrive certaines parties si elles touchent à des questions sensibles, d'ordre politique ou diplomatique, comme les programmes liés aux sciences humaines et en particulier, cher Olivier Paccaud, les programmes d'histoire et de géographie.