Je tiens tout d'abord à saluer votre engagement sur le sujet délicat des violences sexuelles, engagement que la mission d'information avait d'ailleurs reconnu dans son rapport. Alors qu'on n'arrête pas de dire qu'il faut que la parole se libère, on se rend compte que c'est l'écoute qui devrait en fait se libérer. Nous vous remercions donc pour votre écoute attentive.
Dans notre rapport, nous avions mis en exergue, en plus de la question du handicap, la situation dans le milieu sportif, d'abord parce que la majorité des violences sexuelles sur mineurs se produisent dans un cercle de confiance, dont fait souvent partie l'entraîneur sportif ; ensuite parce que le lien entre l'entraîneur et l'athlète dans le sport de haut niveau n'est pas sans risque d'emprise ; enfin, parce que le nombre de bénévoles auquel les associations ont recours, lesquels, dans la majorité des cas, ne sont pas contrôlés, expose les clubs sportifs au risque d'accueillir des pédocriminels en leur sein. L'association Colosse aux pieds d'argile évalue à 10 % ou 13 % le taux de victimes, sur les 4 millions d'enfants pratiquant un sport. Selon une enquête de 2009, ce taux serait même de 17 % dans le milieu du sport professionnel. Ces études étant anciennes, ne serait-il pas possible d'en réaliser une nouvelle ?
Colosse aux pieds d'argile préconise des formations sur la prévention, les bons comportements, la manière de recueillir la parole de l'enfant et d'effectuer un signalement, mais leur intégration dans les cursus des éducateurs se heurterait à un problème de financement. Peut-il être résolu ?
Pour le contrôle des bénévoles, pourquoi le système automatisé utilisé pour recruter les moniteurs de colonies de vacances n'est-il pas généralisé ? Ce système permet de savoir immédiatement si une personne peut être recrutée ou non, après la seule saisie de son nom. Un tel système rendrait service à toutes les associations qui travaillent avec des enfants.
Enfin, l'obligation de déclaration a été supprimée pour les associations d'éducation physique et sportive. Faut-il aujourd'hui réinstaurer cette obligation ?