Intervention de Christiane Poirier

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 6 février 2020 : 1ère réunion
Table ronde sur les retraites des femmes enjeux et perspectives

Christiane Poirier, présidente de la Fédération des associations de conjoints survivants et parents d'orphelins (Favec) :

La Fédération des associations de conjoints survivants et parents d'orphelins défend les droits des veuves, des veufs et des parents d'orphelins depuis soixante-dix ans. Nous avons écrit au Premier ministre pour nous inquiéter de la fixation à 62 ans, et non 55 ans, de l'âge d'éligibilité à la pension de réversion. Actuellement, les veuves peuvent toucher une pension de réversion à 55 ans, et une allocation de veuvage si elles ont moins de 55 ans. Que deviendront ces femmes dans le nouveau système ? Celui-ci risque de consacrer la disparition de l'assurance veuvage.

Nous nous battons aussi depuis 2008 pour supprimer le plafond de ressources. Une veuve touche une pension de réversion au régime général égale à 54 % de la pension de son conjoint, avant une déduction éventuelle à la hauteur du dépassement du plafond de ressources depuis 2008. Les femmes qui ont eu un parcours professionnel, les plaçant au-dessus du plafond de ressources, sont donc pénalisées.

Nous avons aussi du mal à percevoir à quoi correspondra le nouveau taux, 70 % des pensions cumulées du ménage. Quelle sera la valeur du point ? En outre, d'après nos calculs, le nouveau taux nous pénalisera, avec des pertes qui pourraient être de 30 à 120 euros, en fonction des ressources.

Les dernières propositions du Gouvernement nous ont rassurés : l'âge d'éligibilité a été abaissé à 55 ans ; la pension ne sera plus soumise à condition de ressources. La question qui nous inquiète est donc la situation des femmes veuves avant 55 ans. Il n'est pas toujours facile, loin s'en faut, de trouver un travail dans cette situation. Nous sommes donc préoccupés par l'assurance veuvage en cas de veuvage précoce.

On constate aussi, malheureusement, que les plus jeunes ne s'intéressent pas à leurs droits, comme si cela ne les concernait pas.

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