Je vous remercie de vos témoignages.
Pour rebondir sur vos propos, je dirai que la radicalisation religieuse peut être un projet politique.
Nous avons reçu des professeurs, des universitaires, qui, de façon très directe, nous ont dit qu'ils constataient une forme de déni tant chez les politiques - Le Point a mis récemment en lumière des pratiques condamnables -, que dans la communauté universitaire. Ils ont mis en lumière le manque de travaux de recherche sur cette émergence de la radicalisation et cette tentative de prise de pouvoir par certains groupes ; ceux-ci sont peu nombreux, certes, mais, parfois, il ne faut pas être nombreux pour déstabiliser une société. Certains nous ont même invités à venir voir ce qui pouvait se passer, notamment à Paris-XIII, où l'essor du port de voile semble problématique, même si, je le répète, il n'est pas interdit à l'université.
Qu'avez-vous à répondre sur ce point ? Avez-vous constaté la même augmentation, ou au contraire une diminution ? Cela pose-t-il un problème, même si vous avez l'air de penser que non ?
L'université reste tout de même un milieu assez fermé. Nous avons un peu de mal à savoir ce qui s'y déroule. Quand nous avons posé la question au préfet de police, il nous a répondu que, ses services n'étant jamais appelés dans les universités, il ne savait rien de ce qui s'y passait. Convenez que cela peut susciter des fantasmes !
C'est vrai, il semblerait que l'on entende moins parler de lieux de prière. En revanche, on nous a parlé d'une recrudescence de l'activité de recrutement des Frères musulmans, qui cherchent à attirer des élites intellectuelles. Êtes-vous en mesure d'assurer une veille sur ce phénomène ?