La question du port du voile est distincte de celle de la radicalisation. Par ailleurs, j'aurai du mal à répondre pour l'ensemble des universités, car je ne connais vraiment bien que la mienne.
L'université que je préside se trouve à Marne-la-Vallée ; elle n'est pas située dans une zone où la population musulmane est importante. Le nombre des jeunes femmes voilées ne diminue ni n'augmente, et en tout cas il reste faible. Il me semble d'ailleurs que les étudiants de l'université ne sont que le reflet de la société qui les entoure ; la plupart d'entre eux viennent des territoires situés à proximité. S'il y a plus d'étudiantes voilées à Paris-XIII qu'à Marne-la-Vallée, par exemple, c'est parce que la population environnante est différente.
S'agissant du recrutement, il est probable que certains groupes radicalisés souhaitent enrôler des personnes de haut niveau. Malheureusement, le niveau de formation des personnes radicalisées est de plus en plus élevé ; on le voit bien dans les prisons, où de nombreux jeunes incarcérés pour des faits de radicalisation sont diplômés. Pour autant, ce n'est pas parce qu'ils sont passés par l'université qu'ils y ont été recrutés ; ils peuvent l'avoir été ailleurs ou avant, notamment dans le cadre de pratiques sportives. C'est du moins ce qui s'est passé pour les cas dont j'ai eu connaissance.