Nous sommes particulièrement attentives et attentifs à la question de la pénibilité. Quelles seraient les conséquences économiques d'une appréciation plus large des conditions permettant aux personnes concernées par la pénibilité de liquider leurs droits plus tôt ?
Notre délégation est particulièrement sensibilisée, entre autres exemples, au cas des femmes qui s'occupent des personnes âgées à domicile ou en institution et qui sont confrontées à une pénibilité physique évidente, mais aussi à une pénibilité psychologique. Ces professions sont particulièrement dévalorisées.
Pour les personnes concernées, qui sont en grande majorité des femmes, nous savons que l'espérance de vie en bonne santé (plus pertinente que l'espérance de vie tout court) est affectée. Comment prendre en compte sur leur retraite l'usure imputable à ce type de métier ?
Mais je pense aussi aux femmes de chambre qui sont loin d'avoir des métiers reconnus, et qui sont particulièrement concernées par la question de la pénibilité. Leur cadence de travail est intense et leurs tâches sont pénibles. En outre, les hôtels de luxe font appel à la sous-traitance, ce qui aggrave les conditions de travail de ces femmes. Cela permet à ces hôtels de se défausser de leurs responsabilités. Comment ne pas évoquer ici les femmes de chambre de l'hôtel Ibis des Batignolles, qui sont en grève depuis le 17 juillet 2019 ? Je souhaite leur renouveler tout mon soutien et je serai attentive aux réponses qui seront apportées à ces questions. La secrétaire d'État s'est montrée attentive à cette situation dans ses discours, mais rien n'a évolué.
Enfin, pouvez-vous nous éclairer sur la future retraite des fonctionnaires, qui concerne de nombreuses femmes, à des niveaux très divers ? Je pense aux trois fonctions publiques, et en particulier à la fonction publique hospitalière, où la pénibilité est réelle.